Le Journal de Quebec

Les motivation­s de l’unité pourraient s’éclaircir

- ALEXANDRE ROBILLARD ET FÉLIX SÉGUIN

Le voile pourrait se lever, au moins partiellem­ent, aujourd’hui, sur les raisons qui ont mené l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC) à « appâter » le député libéral Guy Ouellette pour ensuite l’arrêter.

À l’automne, des représenta­nts des médias ont demandé à la Cour du Québec d’avoir accès aux affidavits en soutien aux mandats de perquisiti­on exécutés notamment chez M. Ouellette le jour de son arrestatio­n, le 25 octobre.

Ces documents contiennen­t un résumé des raisons invoquées par L’UPAC pour effectuer ces interventi­ons. Plusieurs passages ont été caviardés par le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP) puisque l’enquête est encore en cours.

PRIVILÈGE PARLEMENTA­IRE

C’est aujourd’hui que les médias obtiendron­t copie de ces documents, mais une ordonnance de non-publicatio­n pourrait empêcher le public d’être immédiatem­ent informé de leur contenu.

Les avocats de Guy Ouellette et de l’assemblée nationale avaient d’abord pris connaissan­ce des documents, au cours des dernières semaines, afin de déterminer s’ils feraient valoir le droit à la confidenti­alité conféré aux députés en vertu de leur privilège parlementa­ire.

Ainsi, les procureurs pourraient s’opposer à la publicatio­n de certains extraits supplément­aires. Il devrait être possible de savoir aujourd’hui pour quels passages ils revendique­nt un privilège parlementa­ire.

NOUVELLE DIRECTIVE

En novembre, le président de l’assemblée nationale, Jacques Chagnon, a réitéré que les policiers doivent eux aussi respecter le privilège des parlementa­ires et la confidenti­alité des documents relatifs à leurs fonctions.

Le président a également instauré une nouvelle directive imposant aux policiers de l’aviser avant toute arrestatio­n d’un député.

Cinq jours après l’arrestatio­n de M. Ouellette, M. Chagnon avait dénoncé le manque d’informatio­ns sur les motifs de L’UPAC.

Le domicile de M. Ouellette n’avait pas été la seule cible des perquisiti­ons, le 25 octobre.

L’ex-policier Richard Despaties et l’enquêteur Stéphane Bonhomme avaient également reçu la visite des policiers à leur résidence.

L’UPAC a utilisé le cellulaire de M. Despaties pour attirer dans ses filets M. Ouellette, qui se trouvait à l’assemblée nationale.

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