Le Journal de Quebec

La SQ souhaite plus de diversité chez ses policiers

La police provincial­e mise sur le recrutemen­t dans la société civile pour renflouer ses rangs

- BENOÎT PHILIE

Agents de sécurité, avocats, pompiers, sociologue­s… la Sûreté du Québec mise sur le recrutemen­t de nouveaux policiers dans la société civile cette année pour agrandir ses rangs avec les meilleurs candidats possible.

« L’idée est d’aller chercher des gens qui n’ont pas fait de technique policière, mais qui ont un bagage profession­nel ou universita­ire différent, explique au Journal la porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), Martine Asselin. On va puiser dans leur expérience pour nous diversifie­r, un peu à l’image de la société. »

Une quinzaine de « convention­nels » rejoignent la police provincial­e chaque année après avoir décidé de changer de carrière ou de réorienter leurs études. La majorité d’entre eux proviennen­t des secteurs de la sécurité, du droit et de la criminolog­ie.

Contrairem­ent aux autres policiers, ils n’ont pas à suivre la technique policière de 3 ans et peuvent commencer à patrouille­r après un peu plus un an de formation intensive au cégep et à l’école nationale de la police du Québec.

INTERVENAN­TE EN TOXICOMANI­E

« Nous venons tout juste de modifier les étapes de recrutemen­t pour faciliter les embauches et trouver les meilleurs candidats », explique Mme Asselin.

Un test polygraphi­que [détecteur de mensonges] est maintenant obligatoir­e et permet d’assurer l’intégrité des candidats convention­nels. Une équipe de recruteurs a aussi été mise sur pied pour analyser les dossiers.

La Trifluvien­ne Annabelle Fournier, 24 ans, fait partie de la plus récente vague d’embauche. Elle a commencé à patrouille­r à Drummondvi­lle le mois dernier, après avoir terminé son bac en psychoéduc­ation et abandonné son travail d’intervenan­te en toxicomani­e.

« Quand j’étais au Cégep, je ne me connaissai­s pas assez pour choisir mon métier et je voulais m’ouvrir toutes les portes », dit-elle. Puis à force de travailler avec une clientèle plus délinquant­e, je me suis rendu compte que la carrière policière revenait souvent dans mes pensées. »

« Jusqu’à présent, ça se passe très bien. Il y a beaucoup de défis sur le terrain », ajoute-t-elle.

RÊVE DE JEUNESSE

Veronika Mikulis, 22 ans, espère suivre les traces de Mme Fournier. Elle a récemment déposé sa candidatur­e après avoir assisté à une séance d’informatio­n de la SQ, qui entreprend déjà une nouvelle vague d’embauche.

« J’ai toujours voulu être policière comme mon grand-père, dit la bachelière en criminolog­ie. Mais j’ai eu une bourse d’études pour jouer au tennis aux ÉtatsUnis, alors j’ai repoussé mon choix ».

En attendant d’avoir un retour du corps policier, elle joue au tennis et travaille dans un gym.

Bien que le processus convention­nel mène au métier de policier plus rapidement, il ne donne toutefois pas de privilèges, précise Martine Asselin.

« Ils commencent par la patrouille, comme les autres policiers, et doivent être prêts à travailler aux quatre coins de la province, explique la porte-parole.

Depuis 2011, environ 90 policiers convention­nels se sont joints à la SQ, dont les effectifs s’élèvent à environ 7700 personnes à travers la province. La SQ embauche environ 200 personnes par année.

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PHOTO BENOÎT PHILIE Veronika Mikulis vient de déposer sa candidatur­e pour devenir policière à la Sûreté du Québec. La femme de 22 ans, qui travaille au gym B52 à Saint-henri en plus de jouer au tennis, a décidé de réorienter sa carrière après son baccalauré­at en...

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