Le Journal de Quebec

Se détruire ou s’ouvrir à la vie

- MARIE-FRANCE BORNAIS

« Moi, j’étais avec quelqu’un de formidable, qui voulait juste vivre. Je voulais avoir un enfant, fonder une famille. On n’a pas eu droit à ce bonheur. »

Jérôme Ferrer a voulu écrire Faim de vivre parce qu’il pensait avoir fait son deuil. Mais ce deuil, il s’est rendu compte qu’il ne l’avait pas fait. Et il l’a rattrapé. « Indirectem­ent, silencieus­ement, de manière sournoise, j’essayais aussi de me supprimer petit à petit. »

Tous les mois, partage-t-il, il s’alimentait mal et prenait quasiment un kilo. « Je ne mangeais pas dans la journée et je mangeais juste en fin de soirée avant d’aller me coucher. Chaque année, je prenais 10, 12, 15 kg. Alors en 5-6 ans, de mon poids initial qui était 70 kg, je suis passé à 135 kg. Jusqu’à l’année 2016, au mois de novembre où, lors d’un bilan de santé général, on m’a fait comprendre que j’étais quasiment plus assurable et que peut-être ma vie était en danger. »

Jérôme Ferrer a pris conscience que la vie était belle et méritait d’être vécue, qu’il fallait surmonter les épreuves. « Virginie s’est battue à chaque moment de sa vie pour survivre et gagner, une seconde à la fois. » Pour lui, il n’était plus question de baisser les bras, de se laisser aller.

CHOISIR L’ACTION

Il a choisi l’action. « Je suis allé consulter. J’ai vu un chirurgien bariatriqu­e. Je me suis fait aider avec une chirurgie. J’ai perdu la moitié de mon poids en l’espace d’un an et je suis revenu à mon poids santé de 70 kg. » Il fait aussi du sport cinq fois par semaine et a changé ses habitudes de vie.

Il souhaite aussi éviter des idées sombres aux gens qui sont passés par une histoire semblable à la sienne. « À travers l’alimentati­on, et à travers ça, j’ai fait cet exercice d’écriture qui a duré un an. Et j’ai craqué. J’ai fait une dépression énorme. Mais elle m’a permis de faire ce deuil, de fermer la page d’un livre pour ouvrir un nouveau chapitre de ma vie aujourd’hui. »

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