CHOC DÉFENSIF AU SOMMET
Lorsque deux superbes défensives se croisent en finale de la conférence nationale, difficile de s’attendre à une pétarade de points et de jeux explosifs. Dans un duel où chaque parcelle de terrain sera chèrement gagnée, reste à voir laquelle des deux murailles des Vikings et Eagles résistera en dernier aux assauts.
Les Vikings ont été les champions défensifs de la saison, autant au chapitre des points accordés que des verges concédées. Ils sont aussi deuxièmes contre le jeu au sol et la passe. Les Eagles ont suivi tout près, au quatrième rang pour les points et les verges, en plus de dominer la ligue contre la course.
Offensivement, les Eagles n’ont pas eu leur égal en matière d’attaque terrestre, tandis que les Vikings, même sans leur porteur numéro un Dalvin Cook, ont terminé septièmes au sol. Eagles et Vikings sont d’ailleurs premiers et deuxièmes du circuit au niveau du temps de possession du ballon. Les similitudes sont frappantes et quelque chose, quelque part, devra céder…
BATAILLE DE TRANCHÉES
Des deux côtés, la bataille dans les tranchées dictera donc l’allure du match. Les Eagles misent sur la ligne défensive la plus polyvalente et dangereuse de la NFL. Selon Pro Football Focus, les Eagles ont mis la pression sur le quart adverse à 271 reprises, un sommet dans le circuit. C’est précisément là où les Vikings devront tenir le coup avec leur ligne offensive.
Lors du dernier duel entre les deux équipes il y a un peu plus d’un an, le quart-arrière des Vikings, qui était alors Sam Bradford, avait été frappé 17 fois. C’est un rythme insoutenable pour tout humain normalement constitué.
Celui en poste aujourd’hui, Case Keenum, possède la qualité de bien se déplacer dans sa pochette pour s’évader, tout en gardant ses yeux sur ses talentueux receveurs. Son don pour étirer les jeux demeure sous-estimé, mais si la ligne défensive le harcèle à répétition, il risque de perdre ses moyens.
Quand les Eagles auront le ballon, ce sera le même combat. La ligne défensive des Vikings est dominante, mais a donné trop souvent congé à Drew Brees dimanche dernier, en deuxième demie. Voilà le principal aspect à corriger.
Défensivement, les Vikings ont le mérite d’être solides techniquement. Les équipes adverses gagnent très peu de verges après le contact au sol (1,38), comme après l’attrapé (1,37). C’est justement là où les Eagles ont profité de quelques largesses des Falcons. Pas cette fois, visiblement !
L’AVANTAGE DU TERRAIN
Un point qui joue fortement en la faveur des Eagles, c’est l’avantage du terrain. Les Vikings montrent un triste historique en séries avec une fiche de 3-12 sur la route depuis 1982. Cette saison, deux de leurs trois défaites sont survenues sur du gazon naturel, dans des stades ouverts. La vitesse et le timing de leurs receveurs ne seront pas comme dans le confort de leur dôme.
Cela étant dit, les Eagles ont amassé en moyenne seulement 277,5 verges par match lors des quatre dernières sorties avec Nick Foles comme quart-arrière. Sur une saison complète, cela leur procurerait le dernier rang offensif dans toute la ligue. En carrière, Foles a perdu ses deux matchs contre les défensives dirigées par Mike Zimmer, l’actuel pilote des Vikings.
Si le match avait lieu à Minneapolis, les Vikings, plus complets, auraient un avantage marqué. À Philadelphie, la tâche sera plus ardue, mais ils s’en sortiront de justesse. Sans miracle, cette fois !