Elle cible les Premières Nations
L’entreprise ontarienne 48 North, dont Martin Cauchon et Alain Dubuc sont administrateurs, compte sur plus de 3 M$ en provenance du paradis fiscal des Îles Vierges britanniques. Mais elle a aussi la particularité de miser beaucoup sur le financement des communautés autochtones.
Au cours des derniers mois, l’entreprise a multiplié les rencontres avec les communautés autochtones pour les inviter à investir, comme le rapportait Le Devoir.
Sa présidente et chef de direction Alison Gordon a confirmé que 18 % des parts de l’entreprise proviennent d’investisseurs issus de 49 communautés des Premières Nations à travers le Canada.
Pour le moment, il n’y a pas de culture de cannabis dans les communautés de leurs investisseurs, mais 48 North n’exclut pas la possibilité de le faire éventuellement.
DEUX INFLUENCEURS SUR LE CA
L’ancien ministre libéral Martin Cauchon, qui préside le conseil d’administration de 48 North, est également président de Capitales médias. Ce groupe de presse possède les quotidiens régionaux Le Soleil, Le Nouvelliste, Le Droit, La Tribune,
Le Quotidien et La Voix de l’est. En 2003, lorsqu’il était ministre de la Justice au fédéral, M. Cauchon avait déposé un projet de loi pour décriminaliser la marijuana, mais le gouvernement avait finalement décidé de mettre le tout sur la glace. L’ex-ministre a refusé de nous accorder une entrevue.
Le chroniqueur de La Presse Alain Dubuc siège aussi au CA de 48 North depuis 2014. « Cette implication personnelle m’interdit d’écrire ou de me prononcer en public sur les questions liées au cannabis pour éviter de me placer en situation de conflit d’intérêts », nous a-t-il écrit dans un courriel.
Or, à deux reprises en 2017, M. Dubuc a parlé de la légalisation du cannabis à la télévision de Radio-canada sans mentionner ses intérêts. « Je trouve qu’on accorde trop d’énergie à ce débat et on a tendance à exagérer les conséquences et à s’inquiéter pour rien », avait-il déclaré en décembre lors d’une revue des dossiers importants de l’année.