Philippe Couillard ne compte pas faire la leçon aux Chinois
Il n’entend pas aborder la question des droits humains avec des dirigeants du pays BUREAU PARLEMENTAIRE
BEIJING | Le premier ministre Philippe Couillard ne compte pas aborder la question des droits de la personne dans ses rencontres avec des dirigeants chinois dans le cadre de sa mission économique.
« Ce n’est certainement pas le Québec qui va dicter — ou d’autres parties du monde d’ailleurs — à la Chine la façon dont ils vont se gouverner de façon interne », a-t-il souligné au terme de sa première journée à la tête d’une délégation économique de quelque 140 entreprises et organismes qui parcourra la Chine jusqu’au 27 janvier.
La Chine est fréquemment critiquée pour ses contraintes à la liberté d’information, d’expression et d’association. L’union européenne soulignait d’ailleurs récem- ment une « détérioration de la situation » en 2017.
Malgré cela, tout comme lors de sa première visite en 2014, le premier ministre Couillard refuse d’évoquer publiquement la question des droits et libertés, de crainte de nuire au succès de la mission économique. « Je ne suis pas ici dans le but de faire des leçons à la Chine sur ces questions, affirme-t-il. Je suis ici dans le but d’aider notre délégation à réussir, et donc le Québec à réussir. »
VALEURS
Son homologue fédéral, Justin Trudeau, avait pourtant abordé le sujet des droits de la personne avec les deux principaux dirigeants chinois lors de sa visite en décembre dernier.
D’ailleurs, le premier ministre Trudeau aborde la question chaque fois qu’il en a l’occasion, a souligné l’ambassadeur du Canada en Chine, John Mccallum, présent au lancement de la mission. « On veut être clair avec les Chinois sur nos valeurs. Quand on est un bon ami de quelqu’un, on peut parler d’une façon honnête », dit-il, tout en précisant que ce rôle revient surtout au gouvernement fédéral.
Pour Philippe Couillard, ce sont plutôt les échanges entre le Québec et la Chine qui influenceront le géant asiatique sur le chemin des droits et libertés. « Plus il y a de contacts, plus il y a d’interactions entre les peuples, plus on fait des progrès », estime-t-il.
LIBRE-ÉCHANGE
Dans son discours de bienvenue aux participants de la mission, Philippe Couillard a souligné que le contexte économique mondial subit présentement des transformations fondamentales.
Aujourd’hui, la Chine se fait le chantre du libre-échange, alors que les États-unis de Donald Trump adoptent une posture protectionniste.
La Chine agit également « sérieusement » dans la lutte aux changements climatiques, souligne le premier ministre Couillard. « C’est un retournement géopolitique incroyable, ce qui se produit actuellement », dit-il.