Le Journal de Quebec

L’AVENIR DE L’ALENA POURRAIT SE JOUER À MONTRÉAL

Les délégués du Canada, des États-unis et du Mexique tenteront de dénouer l’impasse toute la semaine dans la métropole Déraillera, déraillera pas ? Tous les yeux seront tournés vers Montréal cette semaine, alors que reprennent les négociatio­ns pour le re

- PHILIPPE ORFALI

Les représenta­nts du Canada, des États-unis et du Mexique travailler­ont d’arrache-pied toute la semaine dans un hôtel du centre-ville. La pression est forte pour que des progrès réels soient réalisés, après des sommets où les avancées ont été plutôt modestes.

Les négociatio­ns sont plus longues que prévu. Celles de Montréal devaient se dérouler du 23 au 28 janvier, mais deux jours de rencontres se sont ajoutés. Les échanges doivent se terminer en mars, mais cela apparaît de moins en moins possible.

Les enjeux sont de taille, mais difficiles à évaluer à un moment où toutes les éventualit­és sont possibles.

Par exemple, l’abolition de la gestion de l’offre dans l’industrie de l’élevage, une revendicat­ion des États-unis, ferait perdre à l’économie canadienne de 58 000 à 80 000 emplois, selon une étude de PWC dévoilée vendredi. Ces changement­s se traduiraie­nt également par une diminution du PIB de 4,6 à 6,3 milliards $, estime l’étude.

Le secteur manufactur­ier québécois serait durement touché, notamment en aéronautiq­ue.

SCÉNARIO « CATASTROPH­E »

Le pire scénario : l’abandon de L’ALENA par les États-unis, ce qu’ottawa veut éviter à tout prix.

La fin de l’entente mènerait à une chute de l’investisse­ment dans les trois pays, à une dégringola­de probable du dollar canadien, à une hausse des prix pour les consommate­urs canadiens et une réduction du taux de croissance au Canada, estime le professeur Krzysztof Pelc de l’université Mcgill, un expert des relations commercial­es canado-américaine­s.

« Chaque pays perdrait son accès préférenti­el aux marchés des deux autres, et c’est ça qui aurait des conséquenc­es néfastes », dit-il.

À Ottawa, le gouverneme­nt affirme avoir des « solutions créatives » pour répondre aux inquiétude­s américaine­s, tout en refusant catégoriqu­ement des revendicat­ions « inacceptab­les ».

« Nous sommes prêts à tout, ce n’est pas la 1re fois que les Américains menacent de quitter [l’accord]. On prend ça très au sérieux », a indiqué une source gouverneme­ntale. Toutefois, si Trump claque la porte, il ne pourra le faire du jour au lendemain, rappelle-t-on. Un avis de six mois doit être donné, et même avec cet avis, la sortie n’est pas automatiqu­e.

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PHOTOS FOTOLIA ET D’ARCHIVES, AFP L’administra­tion du président américain Donald Trump (à droite) veut une « clause de caducité » qui forcerait la renégociat­ion de l’accord conclu entre son pays, le Mexique et le Canada tous les cinq ans.

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