Le Journal de Quebec

La rupture complète s’impose-t-elle toujours en cas d’adultère ?

-

J’ai 42 ans et j’ai appris le printemps dernier que j’étais cocue. Ce fut un gros choc. Bien sûr que les choses n’allaient plus comme avant avec mon conjoint, mais de là à penser qu’il sautait déjà la clôture, je n’aurais jamais pu l’imaginer. C’est lui qui m’a annoncé ça, un soir où on se disputait pour la énième fois depuis quelques semaines. Une chance qu’il a eu la délicatess­e de ne pas me dire ça devant les enfants, sinon je ne sais pas comment j’aurais réagi.

Je l’ai sommé de ramasser ses affaires et de partir. Il ne l’a pas fait, heureuseme­nt. Petit à petit dans les semaines qui ont suivi, on s’est expliqué, et ce qu’il me disait sur les raisons de ses agissement­s m’a quand même rassuré sur la possibilit­é de rebâtir notre couple.

Il a laissé la fille en question, du moins c’est ce qu’il m’avait juré, et pendant tout l’été on a travaillé à reconstrui­re notre vie à deux. Les vacances aidant, ma colère contre lui s’est atténuée, et mes craintes d’une récidive se sont évanouies.

Le tourbillon de l’automne avec la rentrée scolaire, puis la préparatio­n des festivités du temps des fêtes nous ont fait oublier ce mauvais épisode. Mais voilà qu’un soir de début janvier, il m’a avoué qu’il avait revu, une fois, la fille en question. Une rencontre qui avait pour but de s’excuser auprès d’elle de lui avoir fait miroiter une éventuelle vie en commun, mais surtout, pour mettre un point final définitif à cette aventure d’une manière plus civilisée.

J’ai encaissé le choc sans trop rien dire vu que les choses s’étaient bien rétablies entre nous. Mais quand j’ai raconté tout ça à ma meilleure amie, elle m’a dit ne pas croire ce que mon conjoint m’avait donné comme explicatio­n à propos de cette foutue rencontre, que les hommes sont tous des menteurs, et que la seule chose à faire dans un cas d’adultère, c’était selon elle la séparation pure et simple. Je me pose de sérieuses questions. Selon vous, a-t-elle raison ? Femme indécise

Il n’y a pas qu’un seul scénario possible dans ce genre de situation. Le radicalism­e de votre amie est la seule avenue pour les êtres qui ne supportent aucune déviation à la ligne droite. Mais il existe des gens qui ont la souplesse nécessaire pour comprendre que l’erreur est humaine et pardonnabl­e. Il s’agit de votre couple à vous, et seule votre capacité de pardon devrait présider à la prise de décision. Je me permets cependant une suggestion. Pourquoi ne pas faire quelques séances de thérapie de couple pour mieux reconstrui­re votre vie à deux et la vider des possibles scories qui pourraient la miner de l’intérieur ?

Newspapers in French

Newspapers from Canada