Allo, ici Marc Bergevin
La question était tout de même intéressante. « Claude, y a-t-il une façon de contenir le trio de Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Pastrnak? »
La réponse est venue très rapidement : « Si j’avais su que j’aurais à affronter les trois joueurs dans le rôle d’un entraîneur adverse, je n’aurais jamais réuni du moins Marchand et Bergeron. » Au moins, l’entraîneur a le sens de l’humour. Quand on voit Jordie Benn sur la patinoire face au trio de Bergeron, c’est évident que l’équation est fausse. Ça ne peut pas fonctionner. On ne demande pas à un athlète d’afficher un talent qu’il ne possède pas.
Et, dans les faits, Julien doit supplier son directeur général de modifier les effectifs, de redorer le blason de l’organisation. Il faut que ça change.
CONVERSATION HYPOTHÉTIQUE...
Allo, ici Marc Bergevin… Ce qu’on raconte dans les coulisses de la Ligue nationale, c’est que le directeur général du Canadien multiplie les appels.
« Salut, mon cher collègue, je veux t’informer comme je l’ai fait avec tous mes homologues, que nous aurons une importante vente dans les prochains jours. Une vente qui pourrait sûrement t’aider à colmater quelques brèches, en tous les cas, nous aurons des éléments variés pouvant répondre à tes besoins. Évidemment, une mise de côté est hors de question parce qu’il s’agira d’une vente finale, une vente qui sera complétée avec le plus offrant.
« Oh, tu veux savoir quels seront les éléments que je vais afficher dans la vitrine ? Je te comprends. Je vais te donner un petit aperçu sans aller dans les détails. Si tu veux accentuer les discussions et si tu veux être certain de pouvoir obtenir satisfaction, il faudra que tu présentes une offre que j’aurai du mal à refuser.
« Donc, il y aura quelques patineurs capables de s’illustrer en attaque, un parmi le groupe qui risque d’attirer passablement l’attention est un ailier pouvant marquer au moins 30 buts par saison et qui a encore une autre année à son entente. Ce qu’il y a d’intéressant dans son dossier, c’est que l’équipe qui va l’accueillir profitera de deux printemps, cette année et l’an prochain.
« J’ai également un jeune homme, lui aussi capable de marquer 30 buts par saison. Au cours de l’entre-saison, j’ai voulu faire une vente d’été, mais il faut croire que l’intérêt n’était pas aussi élevé que je l’avais cru au préalable. Ai-je fait chou blanc ? Pas nécessairement, mais je n’ai pu rencontrer mes objectifs.
« J’ai quelques attaquants pouvant aider une formation, surtout pendant les séries éliminatoires, des attaquants au style provocateur, au style combatif, de bons guerriers, des attaquants qui se présentent chaque soir… Bref, tout est possible.
« Des défenseurs ? Eh… il y en aura. Plusieurs, mais, sur ce plan, je ne peux pas garantir que je pourrai combler bien des gens. Mais, à une équipe qui veut se donner plus de profondeur, je suis prêt à donner un coup de main. « Tu as mon numéro… » « Euhh Marc, et les gardiens ? » « Ça c’est un autre dossier. Pour l’instant, rien n’est prévu de ce côté. »
DÉMONSTRATION DES BRUINS
Les Bruins ont fait la démonstration qu’une organisation peut se remettre sur les rails en un temps rapide. L’an dernier, à pareille date, cette organisation n’allait nulle part. Elle s’apprêtait à licencier son entraîneur. Le président et le directeur général avaient conclu qu’il fallait effectuer un virage important. Les jeunes joueurs de l’organisation ont été mis à contribution. Peut-on en faire autant avec le Canadien? Tout d’abord, il faudrait avoir un plan de gestion nettement plus efficace. Il faudrait avoir un plan d’attaque pour mieux encadrer les jeunes joueurs de l’organisation. Il faudrait prendre des décisions réfléchies et non comme celles de l’entre-saison alors qu’on a laissé tomber des vétérans aguerris, des joueurs qui avaient exercé un impact la saison précédente. Également, ce n’est pas très reluisant à Laval, n’estce pas? Marc Bergevin a employé le mot « reset ». Parfait. Mais « reset » dans le sens qu’on repart à zéro ? Ou « reset » dans le sens qu’on va colmater les brèches, une solution qui se veut un constat d’échec depuis quelques années ? « Allo, ici Marc Bergevin… » « Salut Marc, tu as quelques minutes ? » « Absolument, je suis à l’écoute… »