L’heure des décisions
Marc Bergevin regardait le dernier match contre les Bruins de Boston avec son bras droit Rick Dudley et les autres recruteurs de l’équipe pour la rencontre de mi-saison. Le directeur général du Canadien et ses acolytes se rendront certainement à l’évidence: la saison 2017-2018 est à l’eau, et il faut déjà penser au futur.
Sur le strict plan mathématique, le CH a encore des chances de participer aux séries. Mais ça tiendrait du miracle. Selon le site sportsclubstats.com, qui comptabilise les probabilités d’accéder aux séries, le Tricolore a seulement 1,1 % des chances d’accéder à la danse du printemps.
À sa dernière rencontre avec la presse montréalaise du 7 janvier, Bergevin avait joué la carte de l’espoir.
« Moi, je suis un fighter et je vais me battre jusqu’à la dernière minute, avait lancé le DG du CH. J’attends la même chose de mes joueurs et des entraîneurs. Aujourd’hui, on se retrouve dans une situation difficile. Mais l’espoir n’est pas perdu. On n’a pas jeté l’éponge. C’est certain qu’on a beaucoup de pain sur la planche pour se rendre dans les séries. Pendant les 41 prochains matchs, on va évaluer l’équipe de près et prendre les décisions nécessaires pour le court et le long terme de l’organisation. »
Deux semaines plus tard, Bergevin a déjà sa réponse. Il n’y aura pas de séries. Il n’y a plus d’espoir possible. Au retour de la pause de quatre jours, Claude Julien et ses joueurs avaient qualifié les prochaines rencontres comme cruciales, surtout avec trois confrontations avec les Bruins. Le Tricolore a trébuché à trois reprises face à la bande à Zdeno Chara et l’équipe n’a aucunement gagné du terrain avec un dossier de 1-2-2 à ses cinq dernières sorties.
UNE DATE CRUCIALE
Le 26 février 2018. Voici la prochaine date importante pour le Canadien. D’ici au prochain mois, Bergevin cherchera à échanger certains joueurs. Selon le collègue Elliotte Friedman, du réseau Sportsnet, le DG du Tricolore serait l’un des plus actifs sur le marché et il n’y aurait que deux intouchables à Montréal : Carey Price et Victor Mete.
Le nom du capitaine Max Pacioretty continuera d’alimenter la machine à rumeurs.
Âgé de 29 ans seulement et avec cinq saisons de 30 buts et plus derrière la cravate, l’américain sera l’un des joueurs les plus convoités si le CH décide de couper les ponts avec lui. Sur le plan salarial, Pacioretty est aussi très intéressant à 4,5 M$ pour cette année et l’an prochain.
Depuis la saison 2011-2012, Pacioretty est le quatrième meilleur buteur de la LNH avec 204 buts. Seuls Alexander Ovechkin (286), Steven Stamkos (219) et John Tavares (208) ont touché la cible plus souvent que lui. Pour se départir d’un aussi bon marqueur, Bergevin aura intérêt à recevoir une très bonne offre.
Tomas Plekanec, qui deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet prochain, risque aussi de changer d’adresse. Le Tchèque de 35 ans a ralenti offensivement, mais il reste un centre très fiable pour des missions défensives.
Gagnant à deux reprises de la coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago, Andrew Shaw pourrait aussi devenir une cible potentielle pour une formation aspirante. Le CH a un autre ailier droit dans le même moule que lui en Brendan Gallagher. En échangeant Shaw, Bergevin libérerait un contrat important (3,9 millions jusqu’à la fin de la saison 2021-2022).
En plus de Pacioretty, Plekanec et Shaw, Alex Galchenyuk sera aussi un dossier intrigant. Le DG du Canadien a déjà magasiné son jeune ailier de 23 ans et il pourrait encore une fois tendre l’oreille.
PEU DE DÉFENSEURS
S’il y a quelques candidats pour des transactions chez les attaquants, c’est plus mince chez les défenseurs. À un salaire de 4 625 M$ jusqu’à la fin de la saison 2021-2022, Karl Alzner ne devrait pas bouger de Montréal.
Jordie Benn, qui gagne 1,1 M$, pourrait s’avérer un choix logique pour une équipe à la recherche d’un sixième ou septième défenseur. Mais le CH n’obtiendrait pas la lune pour le grand frère de Jamie. Un choix de troisième tour représenterait une bonne prise.
Le CH aura l’occasion d’ici aux prochaines semaines de regarnir sa banque de choix et d’espoirs. Il s’agira d’un pas dans la bonne direction à condition que Trevor Timmins et ses recruteurs frappent pour une meilleure moyenne que dans le passé.