Silence d’ottawa sur les millions en paradis fiscaux
OTTAWA | Personne au gouvernement fédéral n’a été en mesure, hier, de préciser comment on entend empêcher que les millions en provenance des paradis fiscaux dans l’industrie du cannabis légal ne soient liés au crime organisé.
Malgré les demandes du Journal à la GRC, aux ministres des Finances, du Revenu, de la Santé et au bureau du premier ministre, il a été impossible d’obtenir des réponses claires à nos questions.
Notre Bureau d’enquête a révélé hier que 165 millions de dollars en provenance des paradis fiscaux finançaient les producteurs de cannabis autorisés.
Des experts et des partis d’opposition à Ottawa s’inquiètent des risques d’infiltration du crime organisé et appellent Ottawa à l’action.
SILENCE
« Est-ce qu’on ferme les yeux parce qu’on a des amis impliqués dans ces compagnies-là [de cannabis] ? Le silence du gouvernement Trudeau est troublant », réagit le député du NPD, Alexandre Boulerice.
« C’est très inquiétant, étant donné que l’objectif était d’évincer le crime organisé du cannabis. Il est peut-être en train de se reprendre, d’une façon détournée », rajoute le député bloquiste Gabriel Ste-marie.
Comme seule réponse, Ottawa réitère que les antécédents des administrateurs des compagnies légales de cannabis et leurs principaux responsables seront passés à la loupe. Un zèle qui ne semble pas s’étendre à leurs financiers.
« Ce ne sont que des investisseurs, ça ne veut pas dire qu’ils sont impliqués dans les décisions de gestion du quotidien », minimise Allan Rewak, de Cannabis Canada, qui confirme que les investisseurs sont exemptés des vérifications.