Un CPE perd 5000 $ car il a écrit « 25 décembre »
PASPÉBIAC | Un CPE de la Gaspésie voit sa subvention de fonctionnement coupée de 5000 $ pour avoir écrit « 25 décembre » plutôt que « Noël » sur un formulaire du ministère de la Famille.
Afin d’avoir droit à des allocations pour les journées fériées, un centre de la petite enfance doit envoyer un formulaire au ministère pour autoriser les journées de fermeture.
La direction du CPE La Marinière de Paspébiac a fait parvenir le document en indiquant que le centre serait fermé les 24, 25 et 26 décembre 2016.
LE NOM DE LA JOURNÉE
Or, en réponse dans un courriel dont Le Journal a obtenu copie, une employée du ministère écrit « habituellement, le CPE doit mentionner le nom de la journée et non la date. […] On aurait donc dû retrouver par exemple, ‘‘veille de Noël, Noël, lendemain de Noël’’ ».
En conséquence, le CPE verra son budget de fonctionnement pour l’année 2016-2017 être réduit de près de 5000 $. Le calcul final de la subvention sera fait d’ici février.
« C’est inconcevable. Ce ne sont pas de mauvaises dates, c’est juste qu’on ne les a pas inscrites de la façon dont eux, le ministère voulait qu’on les inscrive », explique la présidente du CPE, Joanie Poirier.
Un courriel a été envoyé par la suite pour tenter de régler le cas autrement, mais c’était peine perdue. Un document intitulé « Demande de souplesse » a été transmis.
« On nous a répondu non, que c’était compliqué, qu’on ne pourrait pas l’avoir [la subvention] », mentionne Mme Poirier.
DEMANDE DE RÉVISION
Après avoir contacté le bureau du député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy, les choses ont commencé à bouger.
« Cette semaine, il [le ministère] nous a demandé d’envoyer un document intitulé “Demande de révision” », dit Mme Poirier.
« C’est du cynisme bureaucratique pour pénaliser un CPE qui n’a pas rempli un formulaire comme il se devait. On se demande s’il n’y a pas des fonctionnaires qui sont payés juste pour couper des budgets pour avoir des primes », réagit pour sa part M. Roy, dépassé par la situation.
Le député a sensibilisé le ministre de la Famille, Luc Fortin, mais il constate que rien n’a avancé.
Contacté par Le Journal, le cabinet du ministre a indiqué « vérifier ces allégations ».