Puigdemont candidat officiel à la présidence
Vers un nouveau bras de fer entre Madrid et Barcelone
COPENHAGUE | (AFP) L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, officiellement désigné candidat à la présidence de la Catalogne, a dénoncé hier depuis le Danemark « l’autoritarisme » de Madrid, assurant que son camp formerait « bientôt » un gouvernement.
Le nouveau président du Parlement régional Roger Torrent a confirmé hier matin qu’il proposerait à la chambre la candidature de Carles Puigdemont pour diriger à nouveau la Catalogne, région de 7,5 millions d’habitants qu’il avait menée au bord de la rupture avec l’espagne.
Une candidature « absolument légitime », en dépit de la situation personnelle et judiciaire de M. Puigdemont, selon M. Torrent.
L’annonce a été faite moins de trois mois après la proclamation d’une « République catalane » mort-née, suivie par la destitution du gouvernement et la prise de contrôle de la région par Madrid.
Si Carles Puigdemont était investi, l’article 155 (de la Constitution espagnole), ayant permis de placer la Catalogne sous tutelle, continuera à s’appliquer, a prévenu le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. « Prétendre être le président du gouvernement catalan en étant à Bruxelles est illégal », a-t-il affirmé samedi.
M. Puigdemont a fui en Belgique le 30 octobre. S’il rentrait en Espagne, il serait immédiatement placé en détention, dans une enquête pour « rébellion », « sédition » et « malversations de fonds ».
Il cherche le moyen d’être investi à distance par le parlement régional où les indépendantistes ont retrouvé une majorité en sièges à l’issue des élections de décembre. Une session d’investiture doit se tenir au plus tard le 31 janvier pour débattre de cette candidature à distance, mais aucune date n’a encore été fixée. M. Puigdemont a pris le risque de quitter hier pour la première fois la Belgique pour participer au Danemark à un colloque sur l’avenir de sa région. « Nous n’allons pas capituler face à l’autoritarisme malgré les menaces de Madrid », a-t-il soutenu. « Bientôt, nous formerons un nouveau gouvernement ».