L’ALENA rend les gens d’affaires nerveux
À minuit moins une, les 25 plus importantes chambres de commerce du Canada, des États-unis et du Mexique, réunies à Montréal hier, ont refusé de discuter d’un plan B advenant la fin de l’accord, préférant enfoncer le clou de l’emploi.
« Peut-être que l’on peut rendre la discussion plus près des gens ? Plus près de l’emploi de l’américain moyen voyant que ça lui ouvre des portes ? » s’est demandé Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en marge de la rencontre.
M. Leblanc estime que les chambres de commerce des trois pays ont tout avantage à mieux expliquer les bienfaits de l’accord aux travailleurs. « Il a été question d’avoir possiblement “un travailleur de L’ALENA”. Essayer de voir quel serait un statut qui permettrait aux travailleurs de cette zone-là d’être beaucoup plus mobiles », a-t-il expliqué.
Janet De Silva, présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce de Toronto, n’a pas manqué d’insister aussi sur l’importance de la main-d’oeuvre dans un contexte de plein emploi.
Pas moins de 14 millions d’emplois aux États-unis sont en jeu avec L’ALENA, selon la déclaration commune signée hier par les participants. Au Canada, ce chiffre s’élève à deux millions. Au Mexique, il dépasse les trois millions.
Lors du point de presse de fin de journée, le représentant américain Richard Perez, président de la Chambre de commerce de San Antonio, a vanté les mérites de L’ALENA. Il a déploré les crises qui secouent Washington parce qu’elles portent ombrage aux négociations.
PLANS DE MATCH
Plus tôt dans la journée, la ministre québécoise de l’économie, de la Science et de l’innovation Dominique Anglade a réaffirmé que Québec espère une entente négociée, tout en se préparant à tous les scénarios : « Nous avons fait toutes les analyses nécessaires. Tout secteur qui serait vulnérable a déjà été identifié pour qu’on ait des plans de match en place ».
Le ministre du Commerce international du Canada François-philippe Champagne a aussi dit se préparer à toutes éventualités. « Quand il y a des solutions proposées qui n’en sont pas, le Canada sera toujours là pour se défendre, comme ç’a été le cas avec la gestion de l’offre », a-t-il conclu.