Le Journal de Quebec

La solution est ailleurs

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Marc Bergevin a répété cette saison ce qu’il avait dit l’an dernier, à savoir que la solution pour le Canadien est dans le vestiaire. On voit bien aujourd’hui que la réalité est toute autre et la rondelle est maintenant sur sa palette. Il a jusqu’au 26 février pour amorcer le remodelage de son équipe.

La situation actuelle a son avantage. Bergevin peut mettre une croix sur les séries éliminatoi­res et préparer l’avenir avec son veston de vendeur. Il aura des offres intéressan­tes d’ici la fin de la période des transactio­ns et il pourra certaineme­nt obtenir plus à cette période de l’année qu’en plein été, alors que les équipes ne sont pas en situation d’urgence.

Je serais toutefois surpris si Bergevin obtenait ce fameux joueur de centre numéro un dans le prochain mois, car les équipes aspirantes à la coupe Stanley ne veulent pas laisser partir ce genre de joueur. Bergevin pourrait obtenir le maximum de valeur pour Max Pacioretty ou Tomas Plekanec, par exemple.

PLUS DROIT À L’ERREUR

Reste à voir quel genre de transactio­n il réussira à concocter. Il est dans une position semblable à son gardien, Carey Price. Si celui-ci commet une erreur, il est cuit car son équipe ne marque pas.

Dans son cas, Bergevin n’a plus droit à l’erreur. L’équipe décevante qui est sur la glace, c’est la sienne.

Les pertes d’alexander Radulov et d’andreï Markov n’ont pas seulement eu un effet sur la compositio­n de l’équipe, mais sur la chimie, cet élément essentiel qui manque drôlement au Canadien et qui fait les succès des Golden Knights de Vegas par exemple.

Chez les Knights, on sent qu’aucun joueur ne veut décevoir ses coéquipier­s et ils se défoncent chaque soir. Les Bruins ont aussi une belle chimie et dans chacun des trois duels en huit jours contre le Canadien, l’effort des Bruins a été supérieur à celui des joueurs du Tricolore.

Ça fait des années que je n’ai pas vu l’esprit d’équipe être aussi bas à Montréal.

AUCUN INTOUCHABL­E

Bergevin, doit non seulement aller chercher des bons joueurs, il doit trouver des joueurs qui vont cadrer dans son équipe et ça, c’est la marque des bons directeurs généraux.

Le journalist­e de Sportsnet Elliotte Friedman a affirmé que Bergevin est présenteme­nt le directeur général le plus actif et ça me réjouit d’entendre ça. Par contre, Friedman affirme aussi que Price et Victor Mete sont les deux seuls joueurs intouchabl­es de l’équipe.

Là-dessus, je ne suis pas d’accord car d’après moi, il n’y a aucun intouchabl­e chez le Canadien.

Bergevin avait aussi dit l’an dernier que le jeune Mikhaïl Sergachev était intouchabl­e et il l’a échangé au Lightning contre Jonathan Drouin. Même Drouin pourrait partir, qui sait ?

Ça fait des années que je n’ai pas vu l’esprit d’équipe être aussi bas à Montréal

EN BONNE POSITION

Je ne dis pas que Price et Drouin seront échangés, mais Bergevin doit envisager toutes les possibilit­és et s’il n’a pas une offre à son goût, c’est à lui de fabriquer un ou plusieurs échanges.

Bergevin est en bonne position pour négocier. Il n’a juste pas le droit de se tromper. Le prochain mois sera le plus important de sa carrière.

Il n’obtiendra pas la lune pour Tomas Plekanec, qui sera un bon joueur de location, mais Max Pacioretty représente une très belle valeur. C’est un marqueur recherché et son contrat ne sera pas un fardeau pour l’équipe qui l’obtiendra. Si le Canadien avait aussi bien repêché que les Bruins, Bergevin ne serait pas aussi coincé et le départemen­t du recrutemen­t devra assurément mieux performer. Espérons que le Tricolore repêchera un jeune joueur d’impact en juin.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

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Il n’y a pas de joueur intouchabl­e chez le Canadien, pas même Carey Price. PHOTO D’ARCHIVES, BEN PELOSSE

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