Le Journal de Quebec

Anthony Kavanagh a eu peur de mourir

L’humoriste a subi une embolie et un infarctus pulmonaire­s le mois dernier

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

« J’aurais pu partir et laisser mes enfants là, sans papa. » – Anthony Kavanagh

Anthony Kavanagh a pensé que son heure était arrivée, le mois dernier, après avoir subi une embolie et un infarctus pulmonaire­s en Nouvelle-calédonie. Dans une entrevue exclusive accordée au Journal, l’humoriste de 48 ans revient sur cette grave expérience qui lui fait maintenant remettre sa carrière en question.

Anthony Kavanagh va beaucoup mieux. En entrevue au bout du fil durant plus d’une heure, l’humoriste raconte avec énergie les dernières semaines qu’il a vécues, et tous les chamboulem­ents que cette mésaventur­e a occasionné­s dans sa vie.

« Je suis en fin d’arrêt de maladie jusqu’au 1er février, dit-il. Après, j’attaque les shows. Je veux rassurer les gens et leur dire que je serai en forme pour reprendre la tournée. »

L’humoriste ne l’a vraiment pas eu facile, l’automne dernier. Après avoir annulé plusieurs spectacles en raison d’une bursite septique, une cellulite infectieus­e et un streptocoq­ue A, en novembre, il a connu de nouveaux ennuis de santé en Nouvelle-calédonie, le 13 décembre, où il devait se produire sur scène. « Après 32 heures et demie de vol, j’étais affaibli, relate-t-il. J’avais encore de l’inflammati­on dans le sang à la suite de ma bursite. »

Après avoir reçu un massage, l’humoriste a senti une forte douleur à l’épaule droite et a été pris de nausées. On lui a alors découvert une autre bursite. Pendant la nuit suivante, il a souffert d’intenses maux de dos.

« On m’a emmené aux urgences où j’ai subi une batterie de tests, dit-il. C’est là qu’ils m’ont dit que j’avais fait une embolie pulmonaire. J’ai été hospitalis­é durant cinq jours. » Il a aussi fait un infarctus pulmonaire, une complicati­on de l’embolie.

« JE PENSAIS QUE C’ÉTAIT FINI »

Au moment de son infarctus, il a pensé mourir. « Quand je n’arrivais plus à respirer, c’est sûr que j’ai pensé à tout ça. J’ai pensé que c’était fini. »

Sur ordre des médecins, Kavanagh ne devait pas prendre l’avion avant trois semaines.

C’est au début du mois qu’il a pu revenir au Québec. Son assureur a exigé qu’il soit accompagné d’un médecin dans l’avion. « Il a pris ma pression et ma saturation d’oxygène chaque heure. »

Pour se remettre en forme, il doit maintenant dormir davantage, couper le stress, faire de l’exercice et améliorer son alimentati­on. « Il faut aussi que je transforme mon corps, que je perde 20 livres. »

« Je sors de cette expérience-là grandi, poursuit Anthony, qui vient d’accepter d’être le nouveau porte-parole de l’associatio­n pulmonaire du Québec. Je fais aussi de l’apnée du sommeil. Je veux essayer de sensibilis­er les gens là-dessus. »

REMISE EN QUESTION

Depuis son hospitalis­ation, Anthony Kavanagh est en profonde remise en question. « Je dois retourner aux priorités : ma famille, la santé, mes amis. Il faut que je lève le pied. »

Même s’il est enthousias­te à l’idée de reprendre sa tournée, l’humoriste indique ne plus vouloir faire de longues tournées en Europe. « Je vais honorer mes engagement­s, mais je ne peux plus faire les deux de front. Là-bas, ça m’arrivait souvent de faire de l’avion, du train et de la voiture dans la même journée. On arrête ça. Je reste au Québec. »

Alors qu’il avait refusé plusieurs propositio­ns de projets télé depuis son retour au Québec, l’an dernier, Anthony mentionne maintenant être ouvert à explorer ce milieu. « On m’avait approché pour faire le talk-show à V [que fera Stéphane Rousseau]. Faire un truc à la télé qui me permettrai­t d’être plus souvent avec ma famille et de respirer, ça m’intéresse. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI ?? Anthony Kavanagh indique avoir reçu entre 3500 et 5000 messages de francophon­es un peu partout dans le monde, à la suite de son hospitalis­ation. « Je veux les remercier, car ça m’a fait chaud au coeur. Ça m’a aidé à tenir », dit-il.
PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI Anthony Kavanagh indique avoir reçu entre 3500 et 5000 messages de francophon­es un peu partout dans le monde, à la suite de son hospitalis­ation. « Je veux les remercier, car ça m’a fait chaud au coeur. Ça m’a aidé à tenir », dit-il.

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