Vladimir ! Vladimir ! Vladimirrrrrrrrrr !
Le 1er mars 1993 fut le début d’un voyage mémorable pour un jeune joueur dominicain du nom de Vladimir Guerrero.
Le recruteur des Expos, Jesus Alou, le jeune frère du gérant Felipe, tenait alors un camp d’essai en République dominicaine. Plusieurs recruteurs d’autres équipes des ligues majeures étaient présents pour voir à l’oeuvre un joueur d’avant-champ exceptionnel.
Mais assis bien tranquille dans les estrades, il y avait le frère de l’exceptionnel joueur qui l’accompagnait tout bonnement.
À la fin du camp d’essai, Jesus invita le jeune spectateur à prendre des élans au bâton. Lentement mais sûrement, avec un grand sourire aux lèvres, il s’est dirigé vers le rectangle des frappeurs. Il ne portait pas de souliers à crampons ni des espadrilles et encore moins un gant de frappeur.
Une fois l’entraînement terminé, Jesus lui a offert un contrat professionnel qu’il a signé le 1er mars. Comme dans le film Casablanca « ce fut le début d’une longue relation » entre les Expos et Vladimir Guerrero.
Felipe Alou me répétait d’aller voir s’entraîner le jeune Guerrero.
TIMIDE MAIS IMPRESSIONNANT
Lors de son premier camp d’entraînement dans le réseau de filiales des Expos, il était timide mais impressionnant. Auparavant, j’avais travaillé avec Felipe Alou lorsqu’il était gérant dans le réseau des filiales des Expos. Lorsqu’il gérait les Expos, il me répétait continuellement d’aller voir s’entraîner le jeune Guerrero. Finalement, un bon matin je l’ai écouté. Je me suis approché du terrain d’entraînement et j’ai découvert un voltigeur qui avait un bras exceptionnel lorsqu’il effectuait des lancers vers l’avant-champ. À ma deuxième journée, ce joueur courait avec l’élégance, la puissance et la rapidité du légendaire cheval Secretariat, qui a remporté la Triple Couronne.
Avant de retourner le voir pour une troisième fois, j’ai fait un arrêt au bureau de Felipe. Le gérant m’a demandé si j’étais en vacances ou en train de jouer au golf. Ni l’un ni l’autre, lui ai-je dit.
DIFFÉRENCE ÉNORME ENTRE LUI ET VALENTINE
Le troisième matin, j’ai vu un jeune joueur frapper des balles en flèche dans les allées de gauche et de droite et des coups de circuit quitter le terrain avec la rapidité d’un éclair et à des distances incroyables.
Après cette séance, je me suis dirigé rapidement vers le terrain de pratique des Expos à la recherche de Felipe Alou.
Comprenez-moi bien, avec la longueur de mes jambes ce n’est pas aussi rapide que vous pouvez l’imaginer.
J’ai dû patienter jusqu’à la fin de l’après-midi avant de voir Felipe. Nous étions seuls. Je me suis mis à faire mon analyse de Vladimir et je le comparais à un jeune Ellis Valentine.
Comme seul l’ancien gérant des Expos pouvait le faire, Felipe m’a dit qu’il y avait une énorme différence entre les deux joueurs.
« La différence, m’a expliqué Felipe, est que Vladimir a le talent et le désir nécessaire pour devenir un membre du Temple de la renommée. » Ça s’est concrétisé hier.