Le Journal de Quebec

Aux Jeux à 16 ans

La Québécoise Elizabeth Hosking sera la plus jeune athlète de la délégation canadienne en Corée du Sud

- Mathieu Boulay l Mboulayjdm mathieu.boulay@quebecorme­dia.com

La planchiste québécoise Elizabeth Hosking sera la plus jeune athlète de la délégation canadienne aux Jeux de Pyeongchan­g le mois prochain.

Depuis quelques jours, Elizabeth Hosking se pince régulièrem­ent pour savoir si elle ne rêve pas éveillée. À 16 ans seulement, la planchiste québécoise, évoluant dans les épreuves de la demi-lune, a reçu la confirmati­on qu’elle participer­a aux Jeux de Pyeongchan­g le mois prochain.

Non seulement elle sera la plus jeune représenta­nte canadienne de sa discipline, mais de toute la délégation de l’unifolié qui se rendra en Corée du Sud. Le tout a été confirmé hier par Snowboard Canada par voie de communiqué.

Toutefois, la principale intéressée en a été informée lundi alors que le Comité olympique canadien (COC) lui a envoyé un courriel lui annonçant qu’elle prendra part à ses premiers Jeux olympiques.

« J’étais un peu sous le choc et je ne le réalise toujours pas, a souligné Elizabeth Hosking lors d’une entrevue exclusive avec Le Journal. Ça faisait une vingtaine de jours qu’on me disait que j’étais en bonne position pour me qualifier.

« Par contre, je voulais recevoir ce courriel avant de m’exciter. J’ai aussitôt appelé mes entraîneur­s tout en apprenant la nouvelle à mes parents. »

Pour Hosking, son voyage en Corée du Sud n’est pas une finalité. Loin de là.

« C’est un rêve qui se réalise, mais aussi le commenceme­nt d’une aventure, a-t-elle précisé. Depuis que je suis petite, je dis que je veux aller aux Jeux. C’est maintenant fait.

« Par contre, je ne veux pas m’arrêter là. Je veux en faire une carrière. »

CERISE SUR LE SUNDAE

Hosking est réaliste quant à ses objectifs pour sa course qui aura lieu au parc de neige Phoenix.

« Je vais me concentrer sur le fait de réaliser une bonne performanc­e avant tout, a expliqué la planchiste. Je vais faire ma course du mieux que je peux. Si je parviens à me faufiler en finale, ça sera la cerise sur le sundae. »

Pour son entraîneur Brian Smith, il ne faut pas écarter cette possibilit­é trop rapidement.

« Elizabeth est une des filles qui a le plus d’amplitude et c’est une facette qui est très payante chez les juges, a-t-il précisé. Ça donne plus de points qu’un saut plus technique, mais qui a moins de hauteur.

« Dans les 24 filles qui seront aux JO, elle est possibleme­nt dans le top 10 à ce niveau. »

La compétitio­n sera très féroce avec la présence de la triple médaillée olympique Kelly Clark et de l’actuelle meneuse au classement de la Coupe du monde, l’américaine Chloe Kim.

« Quand j’étais petite, je voyais Kelly Clark et tous les autres pros à la télévision, a souligné Hosking. Je me rends compte que je vais être en lutte contre celles que je regardais.

« Je vais surtout vivre une expérience qui pourrait me servir dans les prochaines années. J’ai hâte de me retrouver au village des athlètes, de visiter et d’aller voir d’autres sports. »

ROUTE PARSEMÉE D’EMBÛCHES

Avant de savourer cette victoire qui ne compte dans aucun classement, Hosking a dû faire preuve de ténacité malgré son talent.

Tout d’abord, il faut comprendre la mécanique de Snowboard Canada. Cette fédération n’avait que trois postes disponible­s au sein du circuit de la Coupe du monde la saison dernière, celle où ses athlètes pouvaient se qualifier pour les Jeux de Pyeongchan­g. Calynn Irwin, Katie Tsuyuki et Mercedes Nicoll étaient les élues.

Pendant ce temps, la Québécoise devait prendre son mal en patience et miser avant tout sur ceux de Pékin, qui seront présentés en 2022. Toutefois, ses entraîneur­s Brian Smith et Catherine Parent sentaient que leur protégée avait le potentiel pour brouiller les cartes.

En février dernier, lors d’une compétitio­n en Californie, Smith a rencontré les dirigeants de la fédération canadienne pour tenter de les convaincre de donner une chance à sa jeune planchiste de se qualifier pour les Jeux olympiques. En plus de trouver les bons mots, il a vu Elizabeth terminer sixième sur la piste à l’occasion d’une épreuve nor-am.

Ce fut suffisant pour que Hosking soit en mesure de participer aux Championna­ts du monde de snowboard le mois suivant. L’athlète de 16 ans n’a pas raté son opportunit­é : elle a fini 14e, le meilleur résultat canadien tous sexes confondus.

Le critère canadien pour avoir une chance de prendre part aux JO? Un top 20 à cet événement ou lors d’une Coupe du monde. À ce moment, elle ne le savait pas, mais elle venait de gagner son laissez-passer pour sa compétitio­n la plus importante de sa carrière. Un accompliss­ement que personne ne pourra lui enlever.

« Tout le monde me dit que ma vie va changer, a-t-elle souligné. Je ne serai plus seulement Elizabeth la planchiste, mais aussi Elizabeth l’olympienne. C’est une chose que je vais toujours pouvoir dire. »

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FIER PARTENAIRE
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PHOTO CHANTAL POIRIER À 16 ans seulement, Elizabeth Hosking prendra part aux Jeux de Pyeongchan­g.

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