Le Journal de Quebec

L’aide a été demandée trop tard pour l’américain mort en motoneige

- CATHERINE BOUCHARD

Les secours ont mis plus d’une heure et quarante minutes à arriver sur les lieux d’un accident qui a coûté la vie à un touriste américain dans la réserve faunique des Laurentide­s en mars 2016, note le rapport du coroner.

Selon le rapport du coroner, Dr Jean Brochu, les policiers de la Sûreté du Québec ont reçu la demande d’interventi­on 35 minutes après l’accident. Un délai que s’explique mal le coroner, alors que la victime de 69 ans, Glenn Dumont, était accompagné­e de cinq autres motoneigis­tes.

PAS DE TÉLÉPHONE ?

« C’est étonnant qu’ils aient passé 25 minutes sur place. Je ne sais pas ce qu’ils faisaient. Je ne peux pas croire qu’il n’y en a pas un qui avait un téléphone cellulaire », se questionne en entrevue le Dr Brochu.

L’accident est survenu à 11 h 35. La victime a cessé de respirer environ 45 minutes plus tard, soit vers 12 h 20. Selon le rapport, c’est seulement vers 12 h qu’un des membres du groupe a quitté les lieux de l’accident pour aller demander de l’aide, selon le coroner. Il conclut que la victime est décédée d’un polytrauma­tisme subi lors de la collision.

« Ça leur a pris 25 minutes à sortir du bois, et personne n’a fait d’appel avant. L’un d’eux aurait pu prendre sa motoneige et aller chercher de l’aide. Ils avaient l’air d’attendre simplement que l’aide arrive », observe sévèrement le coroner.

PROBABLEME­NT INCONSCIEN­T

Est-ce que c’est parce que l’état de santé de la victime s’est détérioré soudaineme­nt ? Le coroner en doute. « Avec les lésions qu’il avait, il était probableme­nt knock-out. Il a perdu trois litres de liquide dans son abdomen. Il avait des lésions partout », poursuit-il, ajoutant qu’il est difficile d’évaluer si M. Dumont aurait pu être sauvé avec une interventi­on rapide.

Le coroner n’a pas émis de recommanda­tion, puisque le ministère de la Sécurité publique a élaboré un cadre de référence de protocoles d’interventi­on locale avec les MRC, afin de mieux intervenir dans ce genre de situation.

L’événement avait été médiatisé à l’époque. Des témoins déploraien­t l’inaction des ambulancie­rs. La Corporatio­n des technicien­s ambulancie­rs s’était défendue, évoquant que les paramédica­ux sont régis par un protocole ministérie­l et qu’ils ont des obligation­s avant d’intervenir dans des voies non carrossabl­es.

Le coroner estime qu’il est de la responsabi­lité des motoneigis­tes d’assurer leur sécurité, surtout en sentier éloigné. « C’est une activité à risques », dit-il.

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