L’aide a été demandée trop tard pour l’américain mort en motoneige
Les secours ont mis plus d’une heure et quarante minutes à arriver sur les lieux d’un accident qui a coûté la vie à un touriste américain dans la réserve faunique des Laurentides en mars 2016, note le rapport du coroner.
Selon le rapport du coroner, Dr Jean Brochu, les policiers de la Sûreté du Québec ont reçu la demande d’intervention 35 minutes après l’accident. Un délai que s’explique mal le coroner, alors que la victime de 69 ans, Glenn Dumont, était accompagnée de cinq autres motoneigistes.
PAS DE TÉLÉPHONE ?
« C’est étonnant qu’ils aient passé 25 minutes sur place. Je ne sais pas ce qu’ils faisaient. Je ne peux pas croire qu’il n’y en a pas un qui avait un téléphone cellulaire », se questionne en entrevue le Dr Brochu.
L’accident est survenu à 11 h 35. La victime a cessé de respirer environ 45 minutes plus tard, soit vers 12 h 20. Selon le rapport, c’est seulement vers 12 h qu’un des membres du groupe a quitté les lieux de l’accident pour aller demander de l’aide, selon le coroner. Il conclut que la victime est décédée d’un polytraumatisme subi lors de la collision.
« Ça leur a pris 25 minutes à sortir du bois, et personne n’a fait d’appel avant. L’un d’eux aurait pu prendre sa motoneige et aller chercher de l’aide. Ils avaient l’air d’attendre simplement que l’aide arrive », observe sévèrement le coroner.
PROBABLEMENT INCONSCIENT
Est-ce que c’est parce que l’état de santé de la victime s’est détérioré soudainement ? Le coroner en doute. « Avec les lésions qu’il avait, il était probablement knock-out. Il a perdu trois litres de liquide dans son abdomen. Il avait des lésions partout », poursuit-il, ajoutant qu’il est difficile d’évaluer si M. Dumont aurait pu être sauvé avec une intervention rapide.
Le coroner n’a pas émis de recommandation, puisque le ministère de la Sécurité publique a élaboré un cadre de référence de protocoles d’intervention locale avec les MRC, afin de mieux intervenir dans ce genre de situation.
L’événement avait été médiatisé à l’époque. Des témoins déploraient l’inaction des ambulanciers. La Corporation des techniciens ambulanciers s’était défendue, évoquant que les paramédicaux sont régis par un protocole ministériel et qu’ils ont des obligations avant d’intervenir dans des voies non carrossables.
Le coroner estime qu’il est de la responsabilité des motoneigistes d’assurer leur sécurité, surtout en sentier éloigné. « C’est une activité à risques », dit-il.