Le Journal de Quebec

Accusation­s « sans précédent » contre le juge militaire en chef du Canada

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Pour la première fois de l’histoire canadienne, le juge militaire en chef du Canada vient d’être accusé de fraude et d’avoir entretenu une relation personnell­e « inappropri­ée » avec une employée.

Selon le Service national des enquêtes des Forces canadienne­s, le juge Mario Dutil fait face à une accusation de fraude et à une autre pour avoir fait une fausse déclaratio­n. Celles-ci concernent un remboursem­ent de frais de voyage qui n’était pas lié à ses fonctions en septembre 2015.

Cette découverte a été faite dans le cadre d’une autre enquête lancée à la fin 2014 contre le juge relativeme­nt à une relation qu’il entretenai­t avec une subalterne. L’homme originaire de Québec fait donc face à une troisième accusation de « conduite préjudicia­ble au bon ordre et à la discipline ».

Soulignons que dans le jargon mili- taire, la définition d’une relation inappropri­ée est très large, et peut même vouloir dire qu’il n’a tout simplement pas divulgué sa relation à ses supérieurs.

PLUS SÉVÈRE

Toutes ces accusation­s sont portées en vertu de la loi militaire, qui est beaucoup plus sévère que le Code criminel. Un procureur indépendan­t devra maintenant juger s’il y a assez de preuves pour porter ces accusation­s devant la Cour martiale.

S’il est déclaré coupable des trois accusation­s, le colonel Dutil fait face à un maximum de trois ans en prison et même une destitutio­n ignominieu­se des forces armées.

Lors d’une séance d’informatio­n avec les journalist­es, des hauts gradés du bureau du juge-avocat général (JAG) ont admis que c’est bel et bien la première fois qu’un juge militaire en chef est accusé de fraude et d’avoir entretenu une relation inappropri­ée.

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