Le bras de fer se poursuit en Espagne
Madrid veut saisir la justice contre Puigdemont
MADRID | (AFP) Le gouvernement espagnol a annoncé hier qu’il allait demander à la justice de bloquer la candidature de Carles Puigdemont pour être rétabli président de Catalogne, alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis la tentative de sécession de la région.
La démarche du gouvernement a immédiatement été dénoncée par la formation du président destitué, Ensemble pour la Catalogne (Jxcat). « Nous n’accepterons ni les menaces ni la coercition, a-t-elle réagi sur son compte Twitter. Le gouvernement ne respecte pas le résultat (des élections régionales) du 21 décembre », remportées par les indépendantistes.
Tous les efforts de Madrid pour barrer la route à Carles Puigdemont ont conduit jusqu’à présent les séparatistes à serrer les rangs derrière lui, même si l’autre grand parti indépendantiste, la Gauche républicaine de Catalogne, critique à mi-voix les manoeuvres de l’ex-président réfugié à Bruxelles.
M. Puigdemont, qui s’est exilé en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a été désigné cette semaine comme seul candidat à la présidence de l’exécutif régional.
MANDAT D’ARRÊT
Destitué avec l’ensemble de son gouvernement après la proclamation d’une République de Catalogne le 27 octobre dernier, il se présente toujours comme le président légitime de sa région.
Il prétend reprendre son poste après la victoire des partis indépendantistes aux élections de décembre, convoquées par Madrid lors de la mise sous tutelle de la région rebelle.
Comme il fait l’objet d’un mandat d’arrêt en Espagne, il envisage de se faire élire par le Parlement par téléconférence ou par procuration.
Le gouvernement espagnol a promis de tout faire pour l’en empêcher.