Hydro décroche le plus gros contrat de son histoire
L’entente de 20 ans avec le Massachusetts devrait générer des revenus de 10 G$
Hydro-québec vient de remporter le plus gros contrat de son histoire. Le Massachusetts a retenu son projet de ligne à haute tension Northern Pass pour la vente d’électricité en Nouvelle-angleterre. L’entente de 20 ans devrait générer des revenus de 10 milliards $ pour la société d’état.
Dans sa décision rendue publique hier, le Massachusetts dit avoir sélectionné le projet Northern Pass d’hydro-québec et son partenaire américain Eversource en raison de sa « valeur » et de ses opportunités pour l’état et ses consommateurs d’électricité.
Plus d’une quarantaine de soumissionnaires avaient déposé une offre pour fournir de l’électricité au Massachusetts pendant 20 ans.
Contesté par les groupes écologistes tant au Québec qu’aux États-unis, le projet Northern Pass consiste en la construction d’une ligne de transport de 1100 mégawatts (MW) sur plus de 300 kilomètres. Le coût de construction est estimé à plus de 2,1 milliards $.
Le Massachusetts soutient que la prochaine étape sera de négocier les conditions d’un contrat final d’approvisionnement (jusqu’à 9,45 térawattheures) avec Hydro-québec et Eversource.
« Nous sommes ravis et fiers d’avoir été sélectionnés. C’est une étape historique. Nous avons bon espoir que les pourparlers avec le Massachusetts mèneront à la conclusion d’un contrat avantageux de part et d’autre de la frontière », a fait savoir hier le PDG d’hydro-québec, Éric Martel.
En mission économique à Shanghaï, le premier ministre Philippe Couillard s’est réjoui de l’annonce. «Vous pouvez tout de suite écrire que le premier ministre arborait un large sourire», a-t-il lancé aux journalistes qui l’accompagnent. « C’est une extraordinaire nouvelle », a-t-il ajouté.
PROJET RENTABLE ?
Des experts consultés l’an dernier par Le Journal avaient mis en doute la rentabilité du projet Northern Pass. Car l’électricité se vend en moyenne entre 4 et 5 cents du kilowattheure sur le marché de la Nouvelle-angleterre.
Or, avec les importants coûts de construction liés à l’enfouissement des fils de la ligne Northern Pass aux États-unis et au Canada, Hydro-québec risque de devoir rembourser 5,5 cents par kilowattheure.
« On doit viser la rentabilité. Actuellement, les prix de l’électricité sont très bas en Nouvelle-angleterre, alors que les coûts des nouveaux projets développés par Hydro-québec sont beaucoup plus élevés », a rappelé hier le professeur spécialiste des marchés de l’énergie à l’université d’ottawa, Jean-thomas Bernard.
DOUBLER SES REVENUS
Il faut dire que d’ici 2030, Hydro-québec a la ferme intention de doubler ses revenus annuels, les faisant passer à 27 G$.
Durant cette période, les profits nets devraient également progresser de façon importante, passant de 3,1 G$ à 5,2 milliards $ par année.