Un véritable dialogue entre le passé et l’avenir
L’exposition Darby-pallafray va de la préhistoire à l’intelligence artificielle
L’un imagine l’homme du futur qui s’est heurté à l’industrialisation, à la technologie, à l’intelligence artificielle. L’autre retourne aux civilisations anciennes en donnant vie à l’homme préhistorique. L’exposition commune des sculptures de Philippe Pallafray et Don Darby n’est pas moins qu’un dialogue entre le passé et l’avenir.
La Société d’art et d’histoire de Beauport présente, jusqu’au 25 février à la salle Jean-paul Lemieux de la bibliothèque Étienne-parent, la toute première exposition conjointe de deux figures importantes de la sculpture à Québec, Don Darby et Philippe Pallafray.
« Son obsession, c’était l’homme préhistorique, les animaux en voie de disparition, explique Philippe Pallafray. Moi, c’était l’homme évolué. Dès qu’on s’est rencontré, on s’est dit qu’on devrait faire quelque chose ensemble. Ça se marie très bien. »
Les deux hommes à la feuille de route bien garnie se sont souvent croisés lors d’expositions collectives. Leurs visions, leurs techniques et leurs forces créatrices se complètent à ce point qu’ils ont décidé non seulement de monter cette exposition, mais de créer une oeuvre ensemble.
L’immense sculpture se déploie dans l’espace de la grande salle d’exposition et accroche l’oeil au premier regard. Il s’agit de la spirale « de la liberté », conçue avec des ailes de Harley Davidson récupérées et des tuyaux d’échappement qui s’amalgament pour faire ce qui s’apparente à un véritable feu de joie.
DES OEUVRES QUI SE RÉPONDENT
Les sculptures métalliques de Pallafray témoignent de l’évolution du monde et de sa vision de l’utilisation des nouveaux matériaux pour le corps humain, qui peuvent augmenter ses capacités.
Dans l’exposition, elles font face à leurs ancêtres, aux animaux en voie de disparition, aux sculptures de Darby qui ramènent à la préhistoire.
Les oeuvres se répondent parfaitement. Le meilleur exemple est la sculpture de Darby La Femme de Pékin, une représentation d’une femme il y a 600 000 ans, qui fait face à un visage métallique futuriste de Pallafray.
« C’est la femme évoluée, et même simplifiée. Il ne reste plus qu’un semblant de visage, de mémoire. Est-ce que la machine va prendre le dessus sur l’homme ? » se questionne Philippe Pallafray devant les deux sculptures.
« On n’est pratiquement plus capable de réfléchir tout seul, ajoute-t-il. Il nous faut toujours une tablette, un truc pour vérifier.
On va chercher des informations qui nous influencent. On n’est même plus capable de se parler. On va au restaurant, tout le monde est sur son téléphone. »
« On est les dinosaures d’aujourd’hui, philosophe Don Darby. Je pense qu’on va disparaître aussi. C’est beau le contraste de nos oeuvres, il y a un rappel qui est intéressant. »
Qui est l’homme du futur ? Qui est l’homme du passé ? Une exposition qui impose ces deux réflexions, pour mieux comprendre le présent. La bibliothèque Étienne-parent est située au 3515, rue Clemenceau, à Beauport. L’exposition s’y déroule jusqu’au 25 février.