Le Journal de Quebec

Comme Rocky!

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

MINNEAPOLI­S | Au cinéma, Rocky Balboa, un boxeur négligé des rues de Philadelph­ie, ne devait jamais gagner. Dans la réalité, il y avait beaucoup de ce cher Rocky dans les Eagles !

Les Eagles étaient laissés pour morts au centre du ring, après un fulgurant K.-O., quand le quart-arrière Carson Wentz est tombé au combat en décembre. Ne restait plus qu’à amener la dépouille à la morgue, selon plusieurs fatalistes.

Nick Foles, le quart-arrière réserviste, devait faire office de vaillant combattant, mais dans le meilleur des scénarios, il allait simplement faire la distance, sans jamais porter le coup fatal.

Doug Pederson était un entraîneur-chef qui ne suscitait pas un engouement monstre et qui s’amenait dans le coin d’une équipe éprouvée par des années de frustratio­ns. Ses stratégies agressives ont déstabilis­é le champion devant lui, qui s’est finalement écroulé au tapis pour le compte de 10.

Le titre de joueur le plus utile est revenu avec raison à Nick Foles, mais impossible de ne pas souligner la contributi­on de Pederson. Les Eagles ont converti deux situations critiques de quatrième essai, dont une grâce à un jeu truqué magistral qui a donné un touché.

Face aux Patriots, nombre d’équipes leur vouent tellement un respect tellement profond qu’ils jouent sur les talons, effrayés de commettre la bourde fatale. Ils se contentent souvent de maintenir la garde, sans tenter trop de coups pour éviter d’ouvrir une brèche.

En y allant de décisions audacieuse­s à répétition et en vouant une confiance absolue à Foles, Pederson a gagné le match dans des situations où plusieurs équipes se seraient gentiment accommodée­s d’un botté. Pederson a cru en ses troupes et a joué pour gagner plutôt que pour éviter de perdre. La nuance fait toute la différence.

TOUT UN K.-O.!

En théorie, les seules chances des Eagles de l’emporter reposaient sur une performanc­e monstre de leur défensive. Pourtant, l’attaque a brillé de tous ses feux, confondant de nouveau les sceptiques.

La ligne offensive a totalement dominé son duel face au front défensif des Patriots, incapable d’atteindre Foles. Il était impératif de gagner la bataille du temps possession, ce que les Eagles ont réussi en gardant le ballon pendant 34 min 04 s.

Dans un match où le quart-arrière a été si impeccable, peu parleront de la tenue des cinq gros gaillards devant lui, mais leur performanc­e a été sensationn­elle.

Quant à la défensive, même si elle s’est faite charcuter pendant une bonne partie du match, elle a sorti le crochet surprise au dernier round. N’est-ce pas encore une fois l’illustrati­on de la résilience de Rocky contre les adversaire­s supposémen­t plus forts, plus gros, plus talentueux ?

Philadelph­ie aura eu son champion fictif, mais voilà que la réalité leur offre une équipe drôlement similaire. Ne manquait plus qu’un «Yo, Adrian, j’ai gagné ! », sous les confettis. Mais avec les éléments en place au sein d’une équipe bourrée autant de talent que de profondeur, tout laisse croire qu’ils écriront à leur façon d’autres scènes poignantes.

Après tout, la saga de Rocky ne prend jamais réellement fin, n’est-ce pas ?

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