Le Journal de Quebec

Victoire morale

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Les admissions de Québec dans le dossier des quotespart­s, qui totalisent huit millions $ au jour un du procès opposant les trois villes de l’agglomérat­ion, constituen­t une belle victoire morale pour le maire Émile Loranger.

Maire de L’ancienne-lorette depuis une trentaine d’années, M. Loranger n’a pas hésité à mettre sa tête sur le billot dans le litige sur les quotespart­s. Bien qu’il bénéficie d’un appui massif de ses concitoyen­s, ça prenait un front de boeuf pour se lancer dans de telles démarches, lesquelles ont coûté jusqu’à maintenant 5,5 M$ à cette ville d’à peine 16 000 habitants.

Pendant la dernière campagne électorale, M. Loranger avait affirmé que, selon lui, la Ville de Québec ne pensait jamais qu’il irait jusqu’au bout dans cette affaire, qu’il n’aurait pas les reins assez solides. Sa lecture était très plausible. C’était bien mal le connaître.

AU PEIGNE FIN

La cause fait ressortir la difficulté, pour les villes défusionné­es, de se défendre si elles considèren­t que Québec est trop gourmande et les surfacture. Afin de monter le dossier, les avocats représenta­nt L’ANcienne-lorette ont en effet dû passer au peigne fin le budget de près d’un milliard et demi $ de Québec, pour une analyse qui équivalait à chercher une aiguille dans une botte de foin, a-t-on exposé hier.

Au bout de l’exercice, il fallait encore procéder à des calculs très complexes, opération décrite comme un « cauchemar envisagé ». Le rapport actuariel n’est d’ailleurs pas terminé.

Maintenant, tout n’est pas gagné pour L’ancienne-lorette et Saint-augustin, qui espèrent récupérer plus de 30 M$. Afin de justifier certains frais facturés, Québec estime que l’entente de 2009 intervenue entre les élus était de « nature politique », ce que nie la poursuite. Chacun fera valoir son point de vue et ce sera au tribunal de trancher.

LUTTE À FINIR

Le juge Bernard Godbout a par ailleurs démontré une certaine préoccupat­ion à savoir qu’il espérait être en mesure d’établir les règles à suivre pour le futur entre les villes de l’agglomérat­ion.

Il serait en effet inopportun que les villes défusionné­es soient contrainte­s de se présenter en cour aux trois ou quatre ans afin de faire valoir leur interpréta­tion des règles du jeu. Celles-ci doivent être bien précisées, afin de demeurer claires et solides malgré les changement­s d’administra­tion ou l’ajout de services ou d’infrastruc­tures.

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