Le Journal de Quebec

Les comités sur le Plan Nord et la Stratégie maritime abolis

Le gouverneme­nt Couillard les a remplacés par un comité sur la conciliati­on famille-travail-études

- Charles Lecavalier l Clecavalie­rjdq

Le gouverneme­nt Couillard a aboli les comités interminis­tériels sur le Plan Nord et la Stratégie maritime, a appris Le Journal.

Ces comités qui réunissent plusieurs ministres avaient pour mandat le développem­ent du nord du Québec et la mise en valeur du potentiel maritime du fleuve et de l’estuaire du Saint-laurent.

Créés au retour au pouvoir des libéraux en 2014, ils ont été remplacés par un comité sur la conciliati­on famille-travail-études. « Les deux comités ont été créés dans le cadre du redémarrag­e du Plan Nord et le démarrage de la Stratégie maritime. Comme les deux projets roulent, ces comités sont devenus inactifs », a expliqué Charles Robert, directeur adjoint responsabl­e des relations avec les médias au bureau du premier ministre.

M. Robert a indiqué au Journal que les comités ne sont pas officielle­ment abolis, mais que dans les faits, « ils n’existent plus ». Aucun décret n’a cependant été adopté pour les éliminer.

Cette décision fait pourtant sursauter des élus régionaux. « Dans la région d’havreSaint-pierre, le Plan Nord, on ne le sent pas. Je ne peux pas dire qu’il est redémarré. On n’en voit pas la trace en Minganie », a déploré Luc Noël, préfet de la MRC de Minganie. En Abitibi, c’est la situation inverse : l’économie va bien. Mais on veut aussi du soutien politique.

Pour Martin Ferron, maire de Malartic, il faut absolument que les ministres de l’immigratio­n, de l’emploi et des Affaires municipale­s restent impliqués dans le développem­ent nordique.

« Développer de nouveaux territoire­s, ça prend de la coordinati­on entre les ministres. Ça prend une alternativ­e au comité. C’est correct le redémarrag­e, mais il faut s’assurer que le développem­ent des régions soit une priorité. Il faut que quelqu’un mette le sujet à l’agenda », note-t-il.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

Il soutient que sa région fait face à une pénurie de main-d’oeuvre et même de développem­ent immobilier. « Il n’y a aucun logement de disponible ici. On est presque rendu à ouvrir les gymnases! Il y a de belles opportunit­és en immobilier, mais les gens de la grande ville ne le voient pas », a-t-il affirmé.

Du côté de l’associatio­n minière du Québec, on s’attend aussi à une « remontée de l’industrie minière » après un creux de quelques années. « Les indicateur­s montrent que tout va mieux. L’or et le nickel sont à la hausse, le zinc va bien, même le fer se porte mieux », a indiqué Josée Méthot, PDG de l’organisati­on.

Elle ne s’inquiète pas de la disparitio­n du comité interminis­tériel et estime que la Société du Plan Nord pourra prendre le relais. Son cheval de bataille est plutôt de « réduire les délais administra­tifs, surtout causés par le ministère de l’environnem­ent » pour développer des projets miniers.

« Le gouverneme­nt parle beaucoup d’allègement réglementa­ire, mais on ne peut pas dire que ça a lieu ici ». — Avec la collaborat­ion

d’antoine Robitaille

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