Le besoin de croire
On parle beaucoup, ces jours-ci, de Patrick Isaac, ce pasteur qui semble exiger énormément financièrement de ses fidèles tout en promettant à qui veut le croire quelques miracles.
Nous sommes, pour la plupart, perplexes devant une telle histoire.
DIEU
Et cette perplexité accouche d’une question élémentaire : l’être humain est-il si facilement manipulable ? Peut-il vraiment croire n’importe quoi ?
La réponse est peut-être plus simple qu’on ne le pense.
L’homme, disait un grand historien, est un animal religieux. Il a besoin de croire en quelque chose qui le dépasse et qui donne sens à l’existence. Il peut même avoir besoin de croire qu’il peut s’adresser à cette chose, et qu’elle peut influencer sa vie pour le mieux, s’il l’interpelle de la bonne manière.
Je ne dis pas cela avec mépris. Celui qui prie s’adresse en un sens à Dieu.
L’aspiration religieuse est inscrite dans les profondeurs intimes de l’âme humaine. Elle ne disparaîtra jamais.
Cela dit, elle n’a pas toujours à reposer sur une crédulité enfantine. On l’oublie, mais les grandes religions ont souvent lutté contre les superstitions. C’est le cas du catholicisme, qui est peut-être la religion la plus rationaliste qui soit.
SECTE
Évidemment, on y trouve des choses qui échappent à la raison. C’est le propre de la foi. Mais globalement, le catholicisme ne se présente pas comme une magie primitive pour simples d’esprit.
C’est peut-être ce qui fait sa faiblesse, paradoxalement, dans un monde spirituellement asséché où ceux qui scrutent le ciel désirent moins une religion historiquement enracinée avec une théologie subtile qu’un récit enchanté, pour leur faire oublier à quel point le monde est dur ici-bas.
En plus, le catholicisme, qui a longtemps cultivé avec sa liturgie le sens de la beauté, a cru devoir y renoncer au nom de la modernité.
Alors, les gourous et autres conseillers improvisés en énergie spirituelle peuvent triompher.