Le Journal de Quebec

La valse du « Dr Bashing »

- JONATHAN TRUDEAU Blogueur des Spin Doctors @Jetrudeau

Ah ! comme il fait bon de matraquer les médecins, ces êtres ignobles et détestable­s qui ne pensent qu’à leur compte de banque, sans jamais au grand jamais se soucier, ne serait-ce qu’un seul instant, du sort des patients !

JADIS

Dans le bon vieux temps, un médecin, ça travaillai­t 120 heures par semaine. Ça marchait dans la neige pour se rendre directemen­t chez les citoyens. Un médecin, ça ne prenait pas de retraite. Ça mourait avec le stéthoscop­e dans les mains, en écoutant son dernier battement de coeur pour ensuite s’exclamer : « Merde ! on l’a échappé celui-là ». Pas comme ma propre femme, une gynécologu­e mère de deux jeunes enfants qui ne travaille que 65 heures par semaine en moyenne, avec des gardes de 24 heures au moins une fois par semaine, ou encore les fins de semaine de 48 heures consécutiv­es à l’hôpital. Une vraie lâche, je vous le dis. J’exagère à peine. Car oui, les médecins sont devenus les mal-aimés de la société. Exit du haut du palmarès les avocats, huissiers et vendeurs de chars usagés. Les toubibs vous ont délogés. Pourquoi ? Parce que c’est facile pour les politicien­s et les syndicats de frapper sur eux. Le malaise légendaire des Québécois pour le succès agit comme un voile opaque qui permet de mettre de côté le jugement, les nuances et le débat raisonné et raisonnabl­e.

INFIRMIÈRE­S

Un exemple ? Le travail des infirmière­s. La prise de conscience effectuée au cours des derniers jours quant à la dure réalité de ces travailleu­ses acharnées et dévouées était essentiell­e et pertinente.

Mais au lieu de se questionne­r sur la lourdeur du système, sur l’omniprésen­ce débilitant­e des syndicats tentaculai­res, on préfère blâmer les médecins. Parce que c’est si simple.

Peut-être que cela nous fait du bien collective­ment, mais pendant ce temps, rien ne change. Malheureus­ement.

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