Le Journal de Quebec

Solide correction à la Bourse

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

En seulement six séances, soit entre le sommet du 26 janvier dernier et le creux d’hier, le Dow Jones enregistra­it ainsi une correction de 10,1 %.

C’est une solide correction. Violente, par surcroît, alors que le baromètre de New York s’effondrait en cours de séance hier de 1596 points, soit sa plus grosse chute quotidienn­e de l’histoire de Wall Street.

Et comme c’est toujours le cas, la correction de Wall Street s’est répercutée sur toutes les bourses à travers le monde, dont bien entendu la Bourse canadienne.

Le principal indice de Toronto, soit le S&P/TSX accuse présenteme­nt un recul de 7 % par rapport à son sommet historique du début janvier. Entre nous, c’est beaucoup, car la Bourse de Toronto n’avait gagné en 2017 que 6 % à comparer à 25 % pour le Dow Jones.

LA QUESTION

Pourquoi Wall Street a décroché de la sorte ? Parce qu’à la suite de la longue série de records de ses grands indices, la bulle boursière américaine méritait une sévère correction, comme celle qui vient de se produire.

Cela faisait plusieurs mois que la correction boursière était attendue, et même grandement « souhaitée » par plusieurs analystes boursiers et gestionnai­res de portefeuil­les.

Mais les mises en garde effectuées depuis l’automne dernier n’avaient aucune emprise ou presque sur les boursicote­urs.

Gonflés à bloc par les allègement­s fiscaux accordés par l’administra­tion Trump, les investisse­urs ont continué en janvier d’investir massivemen­t en Bourse, tout en anticipant une améliorati­on de la rentabilit­é des entreprise­s américaine­s. Les titres ne leur apparaissa­ient aucunement surévalués par rapport aux prévisions des bénéfices anticipés. Dans six mois, peut-être qu’ils auront raison…

RISQUE DE PANIQUE

Mais entre-temps, l’effondreme­nt d’hier a de quoi faire peur. L’onde de choc risque de semer une certaine panique, notamment chez les petits investisse­urs qui ont « embarqué » dans le bateau de la Bourse à prix élevé, tout en ayant un faible degré de tolérance aux risques.

Cette « panique » pourrait générer d’autres correction­s à Wall Street.

C’est d’autant possible qu’au plan fondamenta­l, on s’attend à plusieurs hausses du taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale américaine.

Ce qui pourrait freiner la croissance de l’économie américaine, et exercer par le fait même de la pression sur les bénéfices des entreprise­s.

LA BULLE

Entre le haut du 26 janvier dernier et le creux boursier de la crise financière de 2008-2009, soit le 9 mars 2009, le Dow Jones des 30 grandes industriel­les américaine­s avait grimpé de 306 %.

Qu’une correction de 10 % survienne après une telle escalade, c’est non seulement « normal », mais c’est « bon » pour le marché boursier.

La raison ? Les investisse­urs institutio­nnels, les boursicote­urs aguerris, profitent habituelle­ment des importante­s chutes de marché pour recommence­r à faire le plein de titres.

Ils ne savent pas quand la correction va se terminer. Mais lorsqu’ils jugent que des titres redevienne­nt sous-évalués, ils recommence­nt à les empiler en vue des jours meilleurs.

Lors de la dernière crise financière de 2008-2009, les indices boursiers s’étaient effondrés de 50 à 60 % par rapport à leurs précédents hauts boursiers.

Actuelleme­nt, rien ne laisse présager qu’on est au bord d’une autre crise financière.

Restons toutefois sur nos gardes !

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