Solide correction à la Bourse
En seulement six séances, soit entre le sommet du 26 janvier dernier et le creux d’hier, le Dow Jones enregistrait ainsi une correction de 10,1 %.
C’est une solide correction. Violente, par surcroît, alors que le baromètre de New York s’effondrait en cours de séance hier de 1596 points, soit sa plus grosse chute quotidienne de l’histoire de Wall Street.
Et comme c’est toujours le cas, la correction de Wall Street s’est répercutée sur toutes les bourses à travers le monde, dont bien entendu la Bourse canadienne.
Le principal indice de Toronto, soit le S&P/TSX accuse présentement un recul de 7 % par rapport à son sommet historique du début janvier. Entre nous, c’est beaucoup, car la Bourse de Toronto n’avait gagné en 2017 que 6 % à comparer à 25 % pour le Dow Jones.
LA QUESTION
Pourquoi Wall Street a décroché de la sorte ? Parce qu’à la suite de la longue série de records de ses grands indices, la bulle boursière américaine méritait une sévère correction, comme celle qui vient de se produire.
Cela faisait plusieurs mois que la correction boursière était attendue, et même grandement « souhaitée » par plusieurs analystes boursiers et gestionnaires de portefeuilles.
Mais les mises en garde effectuées depuis l’automne dernier n’avaient aucune emprise ou presque sur les boursicoteurs.
Gonflés à bloc par les allègements fiscaux accordés par l’administration Trump, les investisseurs ont continué en janvier d’investir massivement en Bourse, tout en anticipant une amélioration de la rentabilité des entreprises américaines. Les titres ne leur apparaissaient aucunement surévalués par rapport aux prévisions des bénéfices anticipés. Dans six mois, peut-être qu’ils auront raison…
RISQUE DE PANIQUE
Mais entre-temps, l’effondrement d’hier a de quoi faire peur. L’onde de choc risque de semer une certaine panique, notamment chez les petits investisseurs qui ont « embarqué » dans le bateau de la Bourse à prix élevé, tout en ayant un faible degré de tolérance aux risques.
Cette « panique » pourrait générer d’autres corrections à Wall Street.
C’est d’autant possible qu’au plan fondamental, on s’attend à plusieurs hausses du taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale américaine.
Ce qui pourrait freiner la croissance de l’économie américaine, et exercer par le fait même de la pression sur les bénéfices des entreprises.
LA BULLE
Entre le haut du 26 janvier dernier et le creux boursier de la crise financière de 2008-2009, soit le 9 mars 2009, le Dow Jones des 30 grandes industrielles américaines avait grimpé de 306 %.
Qu’une correction de 10 % survienne après une telle escalade, c’est non seulement « normal », mais c’est « bon » pour le marché boursier.
La raison ? Les investisseurs institutionnels, les boursicoteurs aguerris, profitent habituellement des importantes chutes de marché pour recommencer à faire le plein de titres.
Ils ne savent pas quand la correction va se terminer. Mais lorsqu’ils jugent que des titres redeviennent sous-évalués, ils recommencent à les empiler en vue des jours meilleurs.
Lors de la dernière crise financière de 2008-2009, les indices boursiers s’étaient effondrés de 50 à 60 % par rapport à leurs précédents hauts boursiers.
Actuellement, rien ne laisse présager qu’on est au bord d’une autre crise financière.
Restons toutefois sur nos gardes !