NAPEC vendue à des intérêts américains
Les efforts de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) n’auront pas empêché l’entreprise québécoise de solutions énergétiques NAPEC de passer aux mains des Américains.
Les actionnaires de l’entreprise de Longueuil et Drummondville en ont décidé ainsi hier, au cours d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est soldée par un appui de 70 % à la vente. Un appui de 66 % était nécessaire pour que NAPEC devienne la propriété du fonds d’investissement californien Oaktree.
« Notre position était claire, les actionnaires en ont décidé autrement et nous respectons cette décision », a commenté le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon. Évaluée à 320 millions $, la transaction a été annoncée à la mi-décembre. Mais la Caisse, second actionnaire en importance de l’entreprise avec près de 14 % des actions, avait écrit à Oaktree, il y a deux semaines, pour critiquer son offre. La CDPQ jugeait que le prix de rachat de 1,95 $ par action était inférieur à la valeur réelle de l’entreprise et que celle-ci « pouvait créer davantage de valeur pour ses actionnaires si elle demeur[ait] une société ouverte ».
SIÈGE SOCIAL
On ignore maintenant ce qu’il adviendra du siège social de l’entreprise. Oaktree a affirmé qu’elle fera « des efforts raisonnables sur le plan commercial » afin de le maintenir au Québec pour les deux années suivant l’acquisition. Des garanties jugées plutôt minces par plusieurs personnes présentes à l’assemblée d’hier, dont Michel Nadeau, de l’institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP).
Selon lui, la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ, également actionnaire de NAPEC, auraient dû faire front commun pour conserver l’entreprise au Québec. « Pourquoi ne pas avoir eu de stratégie commune? On avait une entreprise à succès québécoise dans un secteur, l’électricité, qui fait partie de notre ADN. Et maintenant, tout ça va profiter à des actionnaires américains », dit-il.
NAPEC n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal, hier.