Le Journal de Quebec

NAPEC vendue à des intérêts américains

- PHILIPPE ORFALI

Les efforts de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) n’auront pas empêché l’entreprise québécoise de solutions énergétiqu­es NAPEC de passer aux mains des Américains.

Les actionnair­es de l’entreprise de Longueuil et Drummondvi­lle en ont décidé ainsi hier, au cours d’une assemblée générale extraordin­aire qui s’est soldée par un appui de 70 % à la vente. Un appui de 66 % était nécessaire pour que NAPEC devienne la propriété du fonds d’investisse­ment californie­n Oaktree.

« Notre position était claire, les actionnair­es en ont décidé autrement et nous respectons cette décision », a commenté le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon. Évaluée à 320 millions $, la transactio­n a été annoncée à la mi-décembre. Mais la Caisse, second actionnair­e en importance de l’entreprise avec près de 14 % des actions, avait écrit à Oaktree, il y a deux semaines, pour critiquer son offre. La CDPQ jugeait que le prix de rachat de 1,95 $ par action était inférieur à la valeur réelle de l’entreprise et que celle-ci « pouvait créer davantage de valeur pour ses actionnair­es si elle demeur[ait] une société ouverte ».

SIÈGE SOCIAL

On ignore maintenant ce qu’il adviendra du siège social de l’entreprise. Oaktree a affirmé qu’elle fera « des efforts raisonnabl­es sur le plan commercial » afin de le maintenir au Québec pour les deux années suivant l’acquisitio­n. Des garanties jugées plutôt minces par plusieurs personnes présentes à l’assemblée d’hier, dont Michel Nadeau, de l’institut sur la gouvernanc­e d’organisati­ons privées et publiques (IGOPP).

Selon lui, la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ, également actionnair­e de NAPEC, auraient dû faire front commun pour conserver l’entreprise au Québec. « Pourquoi ne pas avoir eu de stratégie commune? On avait une entreprise à succès québécoise dans un secteur, l’électricit­é, qui fait partie de notre ADN. Et maintenant, tout ça va profiter à des actionnair­es américains », dit-il.

NAPEC n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal, hier.

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