Le Journal de Quebec

LECAS BEN JOHNSON UN TOURNANT

- PIERRE DUROCHER

Avant d’agir comme directrice du laboratoir­e de contrôle du dopage de L’INRS à compter de 1991, Christiane Ayotte était déjà l’emploi du centre de dépistage à titre d’associée de recherche et elle a vécu de près l’énorme controvers­e soulevée par le test positif du sprinteur Ben Johnson aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul.

« Ç’avait été un gros scandale, une très grosse histoire dans les médias à travers le monde alors que le clan Johnson se disait victime de complot, rappelle Mme Ayotte en grimaçant. Du jour au lendemain, Ben Johnson était descendu de son piédestal. À son retour au pays, il n’était plus reconnu comme un athlète canadien, mais plutôt comme un athlète dopé originaire de la Jamaïque. »

« L’année 1988 fut un tournant important dans la lutte contre le dopage. C’est là qu’on a commencé à pousser fort pour s’améliorer dans nos analyses d’échantillo­ns, ajoutet-elle. Les tests sont devenus si perfection­nés aujourd’hui. On détecte des substances minuscules dans l’urine des athlètes dont les échantillo­ns sont envoyés à nos bureaux. Malgré tout, il est difficile d’enrayer complèteme­nt le dopage. »

Les tricheurs semblent malheureus­ement conserver une longueur d’avance sur les instances de contrôle.

LE CANADA S’IMPOSE

Christiane Ayotte est fière de dire que le Canada s’impose parmi les meneurs mondiaux dans la lutte contre le dopage sportif.

« Un seul athlète ayant pris part aux Jeux de 2010 à Vancouver a été pris en défaut lors d’une seconde analyse, comparativ­ement à une quarantain­e pour les Jeux olympiques précédents à Pékin. »

Elle n’a pas oublié les premiers cas de dopage dont elle a été témoin au laboratoir­e, comme ceux de deux haltérophi­les canadiens (dont le Québécois Jacques Demers) aux Jeux panamérica­ins de 1983 à Caracas, qui ont été pris en défaut pour avoir utilisé des stéroïdes anabolisan­ts.

« Les athlètes ne comprenaie­nt pas alors pourquoi on les traitait de tricheurs. Ils faisaient ce qu’on leur disait de faire, avec l’accord des autorités sportives », rappelle-t-elle.

Elle a été estomaquée lorsqu’elle a appris que le fils de l’un de ces deux haltérophi­les s’est fait prendre en défaut à son tour. À ses yeux, il faut éviter que des ex-athlètes qui se sont adonnés au dopage se retrouvent dans un rôle d’entraîneur.

« Il faut éduquer les jeunes sur les dangers d’utiliser des substances illégales pour améliorer leurs performanc­es, a comment é mme Ayotte. Il faut les sensibilis­er dès l’adolescenc­e en allant les rencontrer dans nos écoles. Le travail d’éducation doit commencer à la base. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? La disqualifi­cation du sprinteur canadien Ben Johnson pour dopage aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul fut un premier cas majeur au laboratoir­e de contrôle de L’INRS à Laval.
PHOTO D’ARCHIVES La disqualifi­cation du sprinteur canadien Ben Johnson pour dopage aux Jeux olympiques de 1988 à Séoul fut un premier cas majeur au laboratoir­e de contrôle de L’INRS à Laval.

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