Observer les blanchons SUR LA BANQUISE
Les Québécois adorent les Îles de la Madeleine, et ce, spécialement en été. L’an dernier, 74 000 personnes les ont visitées. En hiver, elles sont moins populaires. Et pourtant, l’archipel, avec ses grands espaces blancs, exerce une réelle fascination auprès de certains voyageurs.
S’il est une activité qui attire dans les îles une clientèle internationale chaque hiver, c’est bien l’observation des blanchons sur la banquise. La moitié des touristes qui se rendent sur la banquise sont Japonais. Il faut croire que la magie opère, puisqu’ils font le voyage du Japon aux îles, sans escale. Il y a aussi des Américains, des Européens (surtout des Français), des Ontariens et quelques Québécois. « Des Québécois qui sont tombés en amour avec les îles pendant l’été et qui veulent les voir en hiver », affirme Ariane Bérubé, de l’hôtel Château Madelinot, qui organise ces expéditions depuis plus d’une trentaine d’années.
EXPÉRIENCE UNIQUE
Bien sûr, l’expédition n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais pour qui veut vivre quelque chose d’exceptionnel et en garder des impressions uniques, le jeu en vaut la chandelle.
Pour se rendre sur la banquise, il faudra prendre un vol d’hélicoptère d’une durée de 10 à 45 minutes, selon l’endroit où s’est formée la ceinture de glace autour des îles. En approchant, on voit des masses de petits points noirs qui se forment au loin pour finalement mettre le pied dans un lieu d’une blancheur extrême. Partout où le regard se pose, c’est l’horizon qui file vers l’infini. Le temps n’existe pas ici. C’est un moment d’éternité dans le silence de l’hiver. Lorsque le soleil est de la partie, la glace brille comme du cristal et tout autour, des blanchons blancs comme neige se fondent dans le paysage. De petites boules de poils duveteuses nous observent avec leurs yeux noirs et attendrissants.
Rares sont les endroits où il est possible d’observer la faune sauvage d’aussi près. Nous sommes des privilégiés. « En effet, mentionne Ariane Bérubé, c’est le seul endroit au monde où nous pouvons observer les blanchons de cette façon. » Pour pouvoir les photographier, il faudra s’allonger à plat ventre sur la banquise.
CONNAISSANCES ENRICHISSANTES
Pendant deux heures, les touristes peuvent en profiter pour les regarder, les admirer, les photographier dans tous les sens et même, les flatter. Laissés seuls sur la banquise pendant que la mère est partie chasser, les blanchons émettent de petits cris, mais sans plus. Parfois, des mères, rondes comme des toupies, signifient leur présence dès que nous les approchons.
UN GUIDE-INTERPRÈTE RÉPOND À TOUTES LES QUESTIONS.
Le troupeau de phoques du Groenland, qui a passé l’été dans l’arctique, migre vers le sud en longeant les côtes de Terre-neuve et du Labrador, et c’est à la fin de février qu’il arrive près des côtes des Îles de la Madeleine pour venir mettre bas sur la banquise. Les femelles ont absolument besoin de la banquise pour donner naissance à leurs petits. La glace doit être assez épaisse pour supporter leur poids, mais pas trop pour qu’elles puissent creuser un trou pour pêcher et maintenir leur tête hors de l’eau.
Nourri d’un lait maternel très riche, le blanchon sera sevré entre le 12e et le 25e jour. Son pelage blanc fait place à un pelage gris argenté au bout de 25 jours. Il vit sur ses réserves avant de se débrouiller seul. Puis il reprend la route vers le Groenland qu’il atteindra vers la fin du mois de mai.
Cette année, l’observation des blanchons aura lieu du 23 février au 11 mars. L’hôtel Château Madelinot, à Cap-aux-meules, offre des forfaits de 3 à 6 jours (avec petits déjeuners seulement ou avec les trois repas). Ces forfaits incluent également des sorties en nature, telles que randonnées pédestres et randonnées en raquettes, safari-photo, pêche sur glace, ornithologie, soirées sous les étoiles, sorties au lever ou au coucher de soleil, visites culturelles et, bien sûr, visite du centre d’interprétation du phoque à Grande Entrée.