Le Journal de Quebec

Record de plaintes pour insalubrit­é

Les plaintes ont été déposées autant par des propriétai­res que des locataires

- Nicolas Lachance l Nicolaslac­hance

Infestatio­n de punaises, moisissure­s, infiltrati­on d’eau, pourriture, odeurs nauséabond­es : les logements insalubres sont en hausse au Québec, alors que le nombre de recours devant la Régie du logement a atteint un record en 2017.

« On a pu constater une recrudesce­nce du nombre de dossiers », a affirmé Martin Messier, le président du Regroupeme­nt des propriétai­res d’habitation­s locatives (RPHL).

Selon les données obtenues via la Loi sur l’accès à l’informatio­n, en 2016-2017, il y a eu 512 demandes introducti­ves déposées à la Régie du logement et qui étaient liées à l’insalubrit­é. Et, en moins de dix mois, 434 dossiers ont été enregistré­s en 20172018. « Les propriétai­res doivent faire des demandes en raison d’encombreme­nt des lieux et de mauvais usage des logements par les locataires », explique le président.

Toutefois, de nombreux locataires sont aussi victimes du laxisme de propriétai­res qui laissent les bâtiments en état de décrépitud­e ( voir autre texte).

L’augmentati­on des cas d’insalubrit­é se fait surtout sentir à Montréal (310 cas), Longueuil (38 cas) et Québec (31 cas). Les problèmes liés aux punaises de lits et à la moisissure sont les plus répandus.

PLUSIEURS PROBLÈMES

Selon le RPHL, la majorité des problèmes sont causés par des locataires négligents ou qui ont de mauvaises habitudes de vie.

« Les gens n’utilisent pas les systèmes de ventilatio­n de façon adéquate pour économiser des coûts d’énergie. Et, on se retrouve aux prises avec des logements qui ont de la moisissure », explique Martin Messier. Il souhaite voir les procédures judiciaire­s s’accélérer afin de régler ces problèmes plus facilement.

« Les processus de décontamin­ation ne sont pas simples et sont coûteux. La moisissure, c’est ce que l’on voit le plus fréquemmen­t. C’est lourd pour le propriétai­re et extrêmemen­t long à la Régie du logement. Ce sont des dossiers qui vont prendre un an, un an et demi. On a besoin d’un expert et c’est vraiment dispendieu­x. On va se prendre un ingénieur, parfois un spécialist­e pour des échantillo­nnages », a-t-il relaté. Les propriétai­res doivent aussi se battre afin de résilier un bail et réaliser les travaux.

TRÈS COÛTEUX

Enfin, M. Messier indique que les recours sont très coûteux pour les propriétai­res en raison des procédures judiciaire­s qui nécessiten­t des dossiers exhaustifs détaillés par des spécialist­es en insalubrit­é. « Ça peut facilement, en termes de frais juridiques, dépasser les 5000 $. Ça prend une bonne preuve. Ça prend un expert qui va bien documenter. Ce n’est pas simple avoir gain de cause », dit-il.

Les coûts liés aux traitement­s et aux travaux peuvent aussi s’accumuler.

 ?? POIRIER PHOTOS CHANTAL ?? Abdul Waheed Ahmed, étudiant d’origine pakistanai­se, dans son logement insalubre du secteur Parc-extension, à Montréal. En bas, des insectes qui peuplent son logis, dont l’état de décrépitud­e est visible sur les deux photos. On y voit notamment rouille...
POIRIER PHOTOS CHANTAL Abdul Waheed Ahmed, étudiant d’origine pakistanai­se, dans son logement insalubre du secteur Parc-extension, à Montréal. En bas, des insectes qui peuplent son logis, dont l’état de décrépitud­e est visible sur les deux photos. On y voit notamment rouille...
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