Record de plaintes pour insalubrité
Les plaintes ont été déposées autant par des propriétaires que des locataires
Infestation de punaises, moisissures, infiltration d’eau, pourriture, odeurs nauséabondes : les logements insalubres sont en hausse au Québec, alors que le nombre de recours devant la Régie du logement a atteint un record en 2017.
« On a pu constater une recrudescence du nombre de dossiers », a affirmé Martin Messier, le président du Regroupement des propriétaires d’habitations locatives (RPHL).
Selon les données obtenues via la Loi sur l’accès à l’information, en 2016-2017, il y a eu 512 demandes introductives déposées à la Régie du logement et qui étaient liées à l’insalubrité. Et, en moins de dix mois, 434 dossiers ont été enregistrés en 20172018. « Les propriétaires doivent faire des demandes en raison d’encombrement des lieux et de mauvais usage des logements par les locataires », explique le président.
Toutefois, de nombreux locataires sont aussi victimes du laxisme de propriétaires qui laissent les bâtiments en état de décrépitude ( voir autre texte).
L’augmentation des cas d’insalubrité se fait surtout sentir à Montréal (310 cas), Longueuil (38 cas) et Québec (31 cas). Les problèmes liés aux punaises de lits et à la moisissure sont les plus répandus.
PLUSIEURS PROBLÈMES
Selon le RPHL, la majorité des problèmes sont causés par des locataires négligents ou qui ont de mauvaises habitudes de vie.
« Les gens n’utilisent pas les systèmes de ventilation de façon adéquate pour économiser des coûts d’énergie. Et, on se retrouve aux prises avec des logements qui ont de la moisissure », explique Martin Messier. Il souhaite voir les procédures judiciaires s’accélérer afin de régler ces problèmes plus facilement.
« Les processus de décontamination ne sont pas simples et sont coûteux. La moisissure, c’est ce que l’on voit le plus fréquemment. C’est lourd pour le propriétaire et extrêmement long à la Régie du logement. Ce sont des dossiers qui vont prendre un an, un an et demi. On a besoin d’un expert et c’est vraiment dispendieux. On va se prendre un ingénieur, parfois un spécialiste pour des échantillonnages », a-t-il relaté. Les propriétaires doivent aussi se battre afin de résilier un bail et réaliser les travaux.
TRÈS COÛTEUX
Enfin, M. Messier indique que les recours sont très coûteux pour les propriétaires en raison des procédures judiciaires qui nécessitent des dossiers exhaustifs détaillés par des spécialistes en insalubrité. « Ça peut facilement, en termes de frais juridiques, dépasser les 5000 $. Ça prend une bonne preuve. Ça prend un expert qui va bien documenter. Ce n’est pas simple avoir gain de cause », dit-il.
Les coûts liés aux traitements et aux travaux peuvent aussi s’accumuler.