Le Journal de Quebec

Une 2e chance pour 20 % des plagiaires

Ce type de reprise est possible à l’université Laval

- DAPHNÉE DION-VIENS

À l’université Laval, près de 20 % des étudiants qui ont plagié l’an passé ont eu droit à une deuxième chance plutôt qu’à une mention d’échec.

À l’automne 2016, une nouvelle version du règlement disciplina­ire qui encadre les « infraction­s aux études » est entrée en vigueur sur le campus. Un professeur peut dorénavant permettre à un étudiant de reprendre un travail en cas de plagiat, plutôt que de lui accorder automatiqu­ement la note 0. Sur la centaine d’étudiants qui se sont fait prendre pour plagiat en 2016-2017, une vingtaine ont pu refaire leur travail.

Ce sont les professeur­s qui décident si les étudiants fautifs méritent une deuxième chance, selon le contexte, explique Ève Chabot-pettigrew, commissair­e aux infraction­s relatives aux études à l’université Laval. Les enseignant­s sont souvent plus enclins à autoriser la reprise d’un travail lorsque l’accroc aux règles méthodolog­iques est mineur, explique-t-elle. « Mais plusieurs s’y opposent pour des raisons d’équité envers les autres élèves », ajoute la commissair­e.

De son côté, la secrétaire générale Monique Richer rappelle que cette modificati­on au règlement disciplina­ire a été accueillie avec satisfacti­on par les étudiants et les professeur­s. Certains réclamaien­t davantage de marge de manoeuvre, préférant ne pas dénoncer un étudiant plutôt que de devoir lui donner une mention d’échec en cas de plagiat. « On essaie de trouver des façons pour que les sanctions deviennent pédagogiqu­es, pour que les étudiants apprennent plutôt que de toujours leur taper sur les doigts », explique Mme Richer.

STATU QUO

Par ailleurs, le nombre d’infraction­s reliées aux études est relativeme­nt stable à l’université Laval depuis deux ans, alors qu’il était plutôt en augmentati­on au cours des années précédente­s. Les infraction­s, qui comprennen­t aussi les cas de tricherie lors d’un examen, sont passées de 212 en 2015-2016 à 198 en 2016-2017.

Mme Richer s’en réjouit. « Ça reste une bonne nouvelle, même si j’aimerais voir ça diminuer davantage. Il y a beaucoup de travail de sensibilis­ation qui se fait avec les associatio­ns étudiantes pour essayer de réduire le plus possible les infraction­s », ajoute-t-elle.

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