Le Journal de Quebec

Normandeau espérait une entente « à long terme »

L’ex-ministre a témoigné au procès des quotes-parts

- JEAN-LUC LAVALLÉE

L’ex-ministre Nathalie Normandeau croyait bien avoir enfin trouvé une « solution à long terme » pour régler les litiges à l’agglomérat­ion de Québec lorsqu’elle a orchestré la signature d’une entente avec les trois villes en 2009.

Assignée comme témoin par la Ville de L’ancienne-lorette, hier, au procès contre la Ville de Québec, l’ancienne ministre des Affaires municipale­s – de 2005 à 2009 – a rappelé le contexte dans lequel les négociatio­ns se sont déroulées. La conclusion d’une entente devait permettre d’enterrer la hache de guerre et de mettre fin à des années de vives tensions entre les villes défusionné­es (L’ancienne-lorette, Saint-augustin) et la ville centre, Québec.

« Je voulais ramener l’harmonie. Je voulais faire atterrir tout ça avec le moins de chicane possible […] On voulait une solution à long terme. Après avoir consacré autant d’énergie, il n’était pas question qu’on s’entende sur un règlement pour une période de six mois », a-t-elle témoigné.

« NOUVELLE ÈRE DE COLLABORAT­ION »

« Tout le monde était de bonne humeur. On parlait d’une nouvelle ère de collaborat­ion », a-t-elle commenté lorsque le procureur de L’ancienne-lorette, Me Roger Pothier, lui a montré le fameux cliché de la poignée de main à l’époque.

On connaît la suite. L’ancienne-lorette et Saint-augustin reprochent depuis huit ans à la Ville de Québec de ne pas avoir respecté le contenu de l’entente et d’avoir été surfacturé­es pour les dépenses d’agglomérat­ion et les dépenses dites « mixtes ».

RESPECT DE L’ENTENTE DE 2009

À l’ouverture du procès, lundi, la Ville de Québec avait fait valoir au juge qu’il s’agissait d’une « entente de nature politique » qui n’a pas d’« effet juridique », contrairem­ent aux lois qui régissent le monde municipal.

« Moi, je ne suis pas avocate de formation […] Ce que je sais, par contre, c’est que lorsque les parties décident de signer une entente, ils acceptent également de la respecter », a insisté l’ex-ministre lorsqu’elle a été contre-interrogée par un avocat de la Ville de Québec.

Mme Normandeau a rappelé que deux ententes distinctes ont été conclues en janvier 2009 dans la foulée de l’adoption d’un projet de loi en octobre 2007 : celle qui liait les villes reconstitu­ées avec le gouverneme­nt et celle qui liait la Ville de Québec avec le gouverneme­nt.

Cette dernière prévoyait une subvention récurrente annuelle de 7 M$ afin de compenser les pertes pour la Ville de Québec qui se privait de revenus en acceptant de réduire la quote-part de ses voisines. « Ça formait un tout. C’est l’esprit dans lequel on a rédigé ces deux ententes », a-t-elle observé. En 2014, la Ville de L’ancienne-lorette avait embauché l’ex-ministre – qui avait quitté la politique – à titre de « consultant­e » pour tenter de dénouer l’impasse, mais son mandat s’est terminé abruptemen­t lorsqu’elle a accepté un emploi au FM93.

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PHOTO STEVENS LEBLANC L’ex-ministre des Affaires municipale­s, Nathalie Normandeau, a été assignée comme témoin, hier, au procès qui oppose les villes défusionné­es à la Ville de Québec.

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