L’espoir subsiste après 9 ans
David Fortin n’a plus été revu depuis le 10 février 2009
Il y aura neuf ans demain que le jeune David Fortin a été vu pour la dernière fois à Alma, avant de disparaître sans explication alors qu’il attendait l’autobus scolaire dans lequel il n’est jamais monté. Le Journal est allé à la rencontre de sa mère, Caroline Lachance, qui refuse de perdre espoir malgré le temps qui passe inlassablement.
Neuf ans plus tard, comment vous sentez-vous à la veille de ce 9e anniversaire de la disparition de votre fils ? « C’est toujours un stress, toujours des émotions. Ça nous rappelle bien des souvenirs et il faut prendre ça une journée à la fois. On dirait que pendant les jours qui passent durant l’année, c’est différent, mais quand viennent les jours proches de l’anniversaire, c’est sûr que ça vient nous chercher davantage. »
Est-ce que l’espoir de le retrouver vous anime autant après tout ce temps ? « Toujours parce que c’est ça qui nous tient. Si je perdais cet espoir-là, je crois que j’en mourrais. Je ne serais pas capable de continuer. Ce qui fait qu’on garde espoir, c’est que des gens autour de nous nous aident, nous encouragent et nous supportent. On a encore une fille qui est toujours là et qui a besoin de nous autres. Si David revenait demain matin, il voudrait bien qu’on soit encore là aussi. »
La publication du portrait de David en 2016 a-t-elle permis de faire avancer les choses ? « Il y a toujours de l’information qui ressort lorsqu’on sort dans les médias. Ces informations doivent être validées, mais ça finit toujours qu’il s’agit de fausses informations. On ne se décourage pas pour autant. Un moment donné, ça sera la bonne. »
Les enquêteurs communiquent-ils encore avec vous à propos des signalements de personnes qui croient avoir vu David ?
« Oui, peut-être une fois par mois. Quand j’ai besoin, j’appelle et je peux [leur] parler immédiatement. C’est toujours des signalements qui viennent du Québec, de Montréal. Ce sont des gens qui pensent l’avoir vu ou que quelqu’un porte le même nom. »
Croyez-vous toujours que l’intimidation est à l’origine de la disparition de David ? « C’est certain. David était victime d’intimidation depuis très longtemps. C’est sûr qu’on ne le sait pas si c’est ce qui est à l’origine, c’est ce qu’on pense. Il avait eu des menaces la veille de son départ. »
Que lui diriez-vous s’il pouvait vous entendre aujourd’hui ? « Que je l’aime, que je l’attends tout le temps, que c’est mon garçon et que ça va toujours l’être. Ce n’est pas ce qui s’est passé que je veux savoir, c’est plus de le prendre, de le coller et de lui donner tout l’amour dont il a besoin. Je ne veux pas vraiment savoir pourquoi il est parti et ce qui s’est passé durant ces neuf années-là. S’il veut m’en parler, c’est à lui de décider, mais on ne sait pas, peut-être qu’il est retenu. Ne pas savoir, c’est toujours ce qui est le plus dur. »