Un vrai « crack » à la tête du « club social » de pédophiles
Il cachait le serveur chez lui, selon la Couronne
Le démantèlement d’un « club social » de pédophiles a permis de découvrir que la tête dirigeante aurait créé son propre système de courriels sécurisé où les membres partageaient leurs expériences vécues d’abus d’enfants, a-t-on appris hier.
« Les policiers ont été en mesure d’identifier certaines victimes […], elles expliqueront ce qui s’est passé quand elles étaient enfants », a déclaré la procureure Cynthia Gyenizse à l’ouverture du procès d’andré Faivre au palais de justice de Montréal.
Faivre, un Montréalais de 69 ans, est considéré comme la tête dirigeante d’un réseau actif de pédophiles à travers toute la province.
Il fait face à une série d’accusations de pornographie juvénile, mais aussi de contacts sexuels sur des mineurs.
L’enquête policière, baptisée « Projet Malaise », a débuté lorsqu’un policier a découvert un forum de discussion dans lequel les membres discutaient de pédophilie, a expliqué Me Gyenizse dans son exposé d’ouverture du procès.
Et en poussant leur enquête, les policiers auraient découvert qu’un nom revenait régulièrement : André Faivre.
INFILTRATION
Les policiers ont alors mandaté un agent d’infiltration pour se mêler au groupe et se rapprocher de la tête dirigeante.
L’opération, en 2015, aurait été un succès puisque Faivre aurait rapidement invité l’agent dans un café du Village gai de Montréal, qu’il appelait son « quartier général ».
« À partir de ce moment, il y a eu 15 scénarios d’infiltration, plusieurs ont été enregistrés », a expliqué la procureure.
L’agent aurait ainsi découvert que Faivre était un vrai « crack » de l’informatique et qu’il avait créé son propre système sécurisé de courriels, dont le serveur était entreposé à son domicile.
Pour recueillir de la preuve contre le groupe, les policiers ont alors réussi à entrer subrepticement chez Faivre, faire des copies du matériel informatique et mettre sous écoute l’appartement.
Les enquêteurs sont ensuite partis sans que le suspect s’aperçoive de quoi que ce soit.
FAITS RÉELS
C’est en analysant ce matériel que les policiers auraient découvert que le groupe ne se serait pas limité à consulter de la pornographie juvénile en ligne.
« Les différents écrits laissaient croire que les divers suspects racontaient des situations réelles », a expliqué la procureure.
En février 2016, la police a procédé à l’arrestation de 16 personnes, avec, à la tête, Faivre. Sa déclaration de 13 heures sera présentée au cours de ce procès devant durer plus d’un mois.