Le festin de Babette
D’un récent sondage sur les intentions de vote, les gens de gauche ont surtout retenu que les Québécois, dans une proportion de 69 %, préféreraient une augmentation des services plutôt qu’une réduction des impôts. De ce 69 %, ne faudrait-il pas retrancher les 41 % qui ne paient pas d’impôt ? Ces personnes tireraient avantage d’une augmentation de services, mais rien d’une réduction d’impôt.
Parmi les 28 % restants, plusieurs affirment qu’ils acceptent de payer des impôts élevés compte tenu des nombreux services que l’état nous offre. Belle façon de se donner bonne conscience ! On croirait entendre des contribuables de l’europe du Nord qui, eux, peuvent prétendre, contrairement aux Québécois, recevoir des services de qualité, particulièrement en santé et en éducation.
On a tendance à présenter les pays de l’europe du Nord comme des modèles. Mais, on ne le dit pas assez, ces pays ont remis en question quelques dogmes de la social-démocratie, dont la gratuité de certains services publics. D’autre part, se comparer à la Norvège, par exemple, c’est oublier que les Norvégiens, non moins vertueux et écolos que les Québécois, n’hésitent pas à exploiter leurs ressources naturelles dont le pétrole, alors qu’il s’en trouve au Québec pour s’opposer à la production, pourtant propre, d’électricité pour en vendre à nos voisins.
Il faut aussi garder à l’esprit que les citoyens de ces pays ont pour ancêtres des protestants puritains et disciplinés qui savent se contenter de l’essentiel. Les Québécois, eux, veulent quotidiennement s’attabler au festin de Babette.