PEUR ET RECONNAISSANCE
Phillip Danault se rapproche de plus en plus d’un retour au jeu
Phillip Danault a un esprit de compétiteur. Il avait une seule chose en tête quand il se retrouvait étendu pour de longues minutes sur la glace après avoir reçu un tir de Zdeno Chara derrière la tête. « Est-ce que je reviendrai au jeu en troisième période ? »
Un mois après cet incident, Danault n’a pas encore revêtu l’uniforme du Canadien. Mais sa patience sera bientôt récompensée.
Rétabli des symptômes d’une commotion cérébrale, qui se traduisaient surtout par des épisodes de vertiges, le Québécois a accompagné l’équipe pour un long voyage où le CH fera des arrêts à Denver, à Glendale, à Vegas et à Philadelphie.
À sa sortie d’un entraînement complet avec ses coéquipiers, Danault a parlé pour une première fois de cette soirée du 13 janvier au Centre Bell.
« Je me souviens de tout, de la foule aussi, c’était silencieux, a-t-il raconté. J’ai essayé de me relever, mais ça ne marchait pas pantoute. C’est un choc à regarder. Ce n’est jamais agréable de regarder une blessure comme ça. Ça s’est passé tellement vite, ce n’était aucunement la faute de Chara. La rondelle a sautillé un peu avant qu’il tire. J’étais devant lui et la rondelle m’a frappé derrière le casque.
« Ç’aurait pu être bien pire, j’aurais pu subir une fracture de la mâchoire, a-t-il enchaîné. J’aurais pu avoir des symptômes plus graves. Je me considère chanceux de vous parler aujourd’hui et de pouvoir revenir avec l’équipe. »
LA CLASSE DE CHARA
Danault restera toujours reconnaissant envers Chara et Patrice Bergeron. Quand il a pris place sur la civière, l’ancien des Blackhawks de Chicago a reçu quelques mots d’encouragement des deux joueurs des Bruins. Dans les jours suivant cette malchance, le géant slovaque et Bergeron ont aussi pris de ses nouvelles par l’entremise de messages textes.
« Ça montre les leaders qu’ils sont, ils sont de grands joueurs et de futures légendes, a répliqué le numéro 24. On est des rivaux sur la glace, mais quand des choses comme ça arrivent, on se serre les coudes. C’était un beau geste de solidarité. Chara, avec ses 6 pi 9 po, était loin de la civière ! J’apprécie vraiment son geste et j’ai beaucoup de respect pour lui. »
Transporté en ambulance après avoir été atteint par une frappe de Chara, calculée à 123 km/h (75 mph), Danault a ressenti une vague d’amour des partisans du Tricolore. Il a été inondé de messages sur son compte Twitter.
« Ils sont incroyables, a-t-il mentionné. Je veux leur dire un gros merci. Ils ont montré beaucoup d’amour. Je veux faire la même chose sur la glace, donner mon 100 % comme je l’ai toujours fait. »
UN DÉSÉQUILIBRE
Absent depuis maintenant un mois, soit les 12 dernières rencontres des siens, Danault a décrit comment il se sentait dans les premiers jours de sa convalescence.
« Je marchais croche un peu, a-t-il expli- qué. J’essayais de ne pas trop bouger la première nuit à l’hôpital. C’était une expérience désagréable, mais j’ai appris beaucoup, j’ai pu regarder des matchs, voir des petites choses à améliorer. J’ai pu voir le jeu différemment.
« Le principal symptôme, c’était le vertige, a-t-il continué. Mais l’équipe médicale a fait un bon travail et on est revenus sur la bonne voie assez rapidement. Après trois semaines, je ne ressentais plus les étourdissements et les vertiges. »
Claude Julien n’a pas identifié une date précise pour un retour probable de Danault, disant qu’il a obtenu le feu vert pour les contacts, mais pas encore pour jouer.
« Nous avons hâte de le revoir, c’est un bon joueur, a noté Julien. Il a de l’expérience au centre. Après Plekanec, il est probablement notre meilleur au cercle des mises en jeu. Phil est un bon jeune joueur, on voit un beau potentiel en lui. Ce n’est jamais plaisant quand un de tes joueurs se blesse. »