Le Journal de Quebec

Comment ne pas transmettr­e son anxiété aux enfants?

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Je suis une femme d’un naturel anxieux et j’ai tendance à le faire savoir clairement aux autres. Je ne me gêne pas pour dire haut et fort que quelque chose m’angoisse, car j’ai l’impression en le faisant, que je diminue la pression qui est en moi. Sauf que l’avenir me fait très peur. Car voyez-vous, je suis enceinte d’une petite fille qui naîtra prochainem­ent et j’ai tellement peur de la contaminer par mon mal.

Existe-t-il des moyens de ne pas tomber dans les mêmes travers que ma propre mère qui m’a transmis ses peurs? J’ai si peur de ne pas être à la hauteur, que rien que d’y penser m’angoisse. Une chance que mon mari est à l’opposé de moi.

M-P. B.

Il faut apprendre à vous faire confiance. Certes votre mère vous a probableme­nt transmis une certaine forme d’anxiété, mais déjà que vous puissiez l’exprimer ouvertemen­t au lieu de vous isoler comme le font plusieurs, est une bonne chose en soi. Plus vous exprimerez ce que vous ressentez, moins graves seront les conséquenc­es.

Mais dites-vous que selon certains spécialist­es, l’anxiété est un sentiment auquel peu de gens échappent de nos jours. Donc vaut mieux apprendre à composer avec, que de craindre son apparition sans réagir. Commencez par bien vivre votre grossesse. Ça sera déjà ça d’acquis pour votre enfant. Plus vous la vivrez dans la sérénité, meilleure seront ses chances d’arriver sur terre sans crispation­s. Et une fois à vos côtés, restez attentive à ses émotions pour bien les entendre et les comprendre, sans jamais hésiter à lui faire part de votre parcours pour la rassurer.

On ne peut pas tout épargner à son enfant, mais on peut au mieux l’aider à diminuer les conséquenc­es néfastes d’un héritage génétique inconforta­ble. Et avec un mari comme le vôtre, une certaine idée d’équilibre sera à la portée de votre fille. Cessez d’appréhende­r le pire, pour faire de la place au meilleur.

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