Aux urnes sans savoir combien coûterait le 3e lien
Malgré la vaste étude lancée en décembre, le gouvernement Couillard sera incapable de préciser, d’ici les élections du 1er octobre, combien coûterait la construction d’un troisième lien entre Québec et Lévis.
« Non, ce ne sera pas possible de le savoir avant la campagne électorale, ça je peux vous le confirmer », a déclaré la ministre déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay, à la sortie du caucus libéral, hier.
« Aujourd’hui, elle renie l’engagement de Sam Hamad [pris aux élections de 2014] en s’opposant à ce que les coûts du projet soient rendus publics avant les élections », a réagi le député caquiste Éric Caire.
« Écoutez, on a lancé une étude de besoins, une étude d’opportunité, alors on va attendre de voir les conclusions du dossier d’opportunité », a expliqué la ministre aux journalistes.
LES « GRANDES LIGNES » EN JUIN
Un rapport d’étape, en juin prochain, permettra toutefois d’obtenir les « grandes lignes » de ce qui se retrouvera dans l’étude de besoins avant le début de la campagne électorale.
« Il faudra voir d’abord qu’est-ce que ce sera comme troisième lien. Est-ce que ce sera un pont, est-ce que ce sera un tunnel, est-ce que ce sera un pont-tunnel », a dit Mme Tremblay.
La ministre considère aussi que le signal pour la réalisation du projet de troisième lien a déjà été « clairement donné » par son gouvernement.
Rappelons que lors d’une assemblée militante, il y a deux semaines, le premier ministre Philippe Couillard s’est engagé à réaliser le projet de transport structurant à Québec en plus du troisième lien.
« Le troisième lien, on s’est commis à ça, a alors déclaré le chef libéral. [...] Il y a des études en cours, mais qui ne vont pas nous dire comment, à quel endroit, de quelle façon. »
10 G$ : « EXAGÉRÉ », DIT LEGAULT
Quant à l’estimation de 10 G$ avancée la semaine dernière par le maire de Québec, Régis Labeaume, « moi, je ne me prononce pas sur les montants », a répété hier Mme Tremblay.
La députée libérale de Chauveau a toutefois rappelé que l’étude de faisabilité technique remise au gouvernement en avril 2016 chiffrait les coûts d’un tunnel à 4 G$.
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, estime quant à lui que le montant de 10 G$ avancé par le maire Labeaume « semble totalement exagéré ».
« Lui [M. Labeaume], il regarde ça avec ses lunettes de gouvernement libéral au pouvoir, a dit M. Legault. […] Avec un gouvernement de la CAQ, on pense qu’on est capable […] de faire toute la paperasse, les approbations, les appels d’offres, les consultations, disons, en trois ans, maximum trois ans et demi, puis de commencer à construire. »