Les Premières Nations veulent leur part du G7
Pour Konrad Sioui, l’événement est une occasion de montrer le savoir-faire autochtone
Les nations autochtones veulent une place concrète dans l’agenda du sommet du G7 à Charlevoix. « Le petit Indien de service, ça ne fonctionne plus », prévient le grand chef huron-wendat Konrad Sioui, qui souhaite « assurer un legs pour les communautés ».
Le chef de Wendake invite le gouvernement à aller au-delà des préjugés et à faire une place aux nations autochtones dans la tenue du sommet qui aura lieu en juin à La Malbaie.
« On ne veut pas juste être là pour une cérémonie qui ouvre la rencontre et une autre qui la ferme. [..] Est-ce que vous voulez entendre juste des chants et des prières ou vous voulez voir qui sont vraiment les Premières Nations », lance Konrad Sioui, décidé à convaincre le gouvernement du sérieux de la démarche.
Cette sortie du responsable autochtone s’est faite en marge de deux journées de rencontres entre les Premières Nations et le sous-ministre délégué à l’organisation du G7, Peter Boehm. Satisfait par l’ouverture démontrée par le gouvernement, Konrad Sioui assure qu’il sera attentif à l’avancement du dossier.
« On ne peut pas seulement être passif, attendre et espérer pour le mieux. Le legs, on va aller le chercher nous-mêmes ; le travail, on est prêt à le faire », indique le grand chef huron-wendat, qui propose la « création d’emplois, de programmes de formation ou de nouvelles opportunités » pour les autochtones canadiens.
L’APPEL A ÉTÉ ENTENDU
Peter Boehm confirme que l’appel des Premières Nations a été entendu par le gouvernement et que la question des retombées de l’après-g7 sera étudiée.
« C’est le début d’une conversation qui devra continuer après le sommet aussi. On souhaite qu’il y ait des retombées, notamment des retombées économiques pour des entreprises autochtones », explique le « sherpa » nommé par Justin Trudeau pour organiser le sommet international.
SÉCURITÉ EN DÉVELOPPEMENT
De passage à Québec, le sous-ministre délégué a aussi précisé que le travail d’organisation du sommet se déroulait rondement. En matière de sécurité, les premières menaces d’un groupe anti-capitaliste envers Québec la semaine dernière n’ont pas surpris Peter Boehm outre mesure.
« Il y aura toujours des groupes violents qui sont contre tout », rappelle le sous-ministre, qui a pu discuter de la question avec le maire Régis Labeaume dernièrement.
Si ce dernier disait craindre que la facture « soit refilée à Québec », impossible d’obtenir des précisions sur cet aspect auprès du gouvernement. « Nous n’avons pas discuté des questions budgétaires avec le maire Labeaume. Nous avons discuté de sécurité », s’est contenté de répondre Peter Boehm.
« DES SHOWS DE BOUCANE, ON EN A VU SOUVENT ET ON N’EST PLUS LÀ. CE SERAIT UNE HONTE. ON NE PEUT PLUS SE FAIRE UTILISER COMME ÇA. » Le grand chef Konrad Sioui, à propos de la participation des Premières Nations au sommet du G7