Le Journal de Quebec

L’humain toujours indispensa­ble

La technologi­e des voitures autonomes a fait d’énormes progrès, mais elle n’est pas encore parfaite

- SIMON-PIER OUELLET – Avec TVA Gatineau

PITTSBURGH | Les voitures autonomes sont peut-être l’avenir du transport de personnes, mais la technologi­e n’est pas encore tout à fait au point.

L’entreprise Uber teste actuelleme­nt des voitures autonomes avec chauffeur à Pittsburgh, en Pennsylvan­ie.

Ryan Schiffour est assis huit heures par jour derrière le volant.

Il circule dans les rues du centre-ville à bord d’une Volvo XC90 afin d’accumuler des données qui permettent aux ingénieurs d’améliorer la technologi­e.

« La progressio­n que nous avons faite depuis un an est exceptionn­elle. Auparavant, dans les voitures Ford Fusion, on pouvait sentir que c’était un ordinateur qui contrôlait l’auto. Les virages étaient serrés. C’est beaucoup plus naturel maintenant », explique-t-il.

Au cours d’un parcours d’environ une heure effectué avec le chauffeur d’uber il y a deux semaines, le conducteur a dû intervenir à quatre reprises afin de reprendre les commandes de la voiture. Le logiciel demandait de l’aide humaine, car il ne savait plus où aller.

En quelques secondes, M. Schiffour reprogramm­ait le logiciel avec les bonnes informatio­ns et l’auto repartait d’elle-même.

CAMÉRAS SUR LE TOIT

Malgré ces quelques pépins, la réaction de la voiture est étonnante. Les nombreuses caméras installées sur le toit détectent les feux de circulatio­n et les obstacles sur la route. Le véhicule s’est arrêté chaque fois qu’une lumière verte tournait au jaune.

À un certain moment, la voiture s’est immobilisé­e avant même que nous apercevion­s qu’un autre véhicule reculait d’un stationnem­ent. Un signe que l’ordinateur peut réagir plus rapidement que l’oeil humain.

DERNIÈRE LIGNE DROITE

Les géants de l’industrie automobile sont dans la dernière ligne droite avant d’offrir un véhicule 100 % autonome.

La chef de produit principale chez Uber à Pittsburgh, Emily Duff Bartel, est consciente que le déploiemen­t à grande échelle de cette technologi­e nécessiter­a une acceptabil­ité sociale. Plusieurs citoyens sont encore sceptiques.

« Même si ça progresse, nous sommes encore tôt dans ce que nous faisons. Notre principale priorité en ce moment est la sécurité du logiciel », dit-elle.

Pittsburgh joue un rôle important dans le développem­ent de la technologi­e des voitures autonomes. Quatre compagnies y mènent actuelleme­nt des tests, dont Argo AI et Aurora.

LABORATOIR­E INTÉRESSAN­T

L’intérêt envers cette ville de la Pennsylvan­ie qui compte notamment 446 ponts n’est pas un hasard.

« Celui qui a imaginé cette ville devrait avoir honte. Ça ne fait pas de sens à l’occasion. Mais les nombreuses courbes, les ponts et le climat pluvieux en font un laboratoir­e intéressan­t », admet Ryan Schiffour.

À ce chapitre, Montréal avec ses quatre saisons, ses ponts et ses nidsde-poule pourraient aussi devenir un laboratoir­e.

« LA PROGRESSIO­N QUE NOUS AVONS FAITE DEPUIS UN AN EST EXCEPTIONN­ELLE. AUPARAVANT, DANS LES VOITURES FORD FUSION, ON POUVAIT SENTIR QUE C’ÉTAIT UN ORDINATEUR QUI CONTRÔLAIT L’AUTO. LES VIRAGES ÉTAIENT SERRÉS. C’EST BEAUCOUP PLUS NATUREL MAINTENANT. » – Ryan Schiffour, chauffeur Uber

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON-PIER OUELLET Ryan Schiffour passe huit heures par jour à parcourir les rues de Pittsburgh dans cette Volvo XC90.

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