1000 camions de plus sur les routes, calcule le GIRAM
Le Port de Québec conteste ce chiffre
Le projet de terminal de conteneurs du Port de Québec risque d’aboutir à l’ajout de 1000 camions semi-remorques, quotidiennement, sur le réseau routier de Québec, s’alarme le GIRAM. Ce chiffre est cependant vivement contesté par l’administration portuaire.
« Ça va être l’enfer », s’est inquiété Pierre-paul Sénéchal, président du GIRAM (Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu) et rédacteur d’un rapport de cinq pages sur la nouvelle orientation du projet Beauport 2020.
Pour aboutir à ce chiffre « conservateur » de 1000 camions, M. Sénéchal dresse une comparaison avec le port de Montréal, où « 60 % du trafic conteneurs emprunte le rail pour atteindre ses marchés et 40 % le camion ». Selon lui, « on peut facilement anticiper un scénario inverse pour le port de Québec [60 % pour le camion] compte tenu de l’insuffisance manifeste de sa capacité de desserte ferroviaire ».
« CRITIQUES VIRULENTES »
Pierre-paul Sénéchal calcule que 60 % des 500 000 conteneurs annuels emprunteraient la route. « Comment, alors, gérer l’ajout phénoménal de 1000 camions semi-remorques par jour [calculé sur 253 jours ouvrés) s’additionnant au trafic existant sur le boulevard Henri-bourassa, seule véritable voie de désenclavement du site Beauport 2020 ? se demande-t-il. Les 315 poids lourds actuels à destination du port font déjà l’objet de critiques virulentes de la part des citoyens. »
Anticipant une « très importante détérioration du climat sonore et de la qualité de l’air sur Henri-bourassa et ses environs », M. Sénéchal appelle les trois paliers de gouvernement à réfléchir à ces enjeux avant de « donner crédibilité aux seules études de l’administration portuaire de Québec ».
Une copie du rapport du GIRAM a été envoyée hier à l’agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE), qui doit évaluer Beauport 2020. Une décision finale de la ministre de l’environnement sur ce projet est attendue d’ici un an.
LA RÉPLIQUE DU PORT
Alain Sans Cartier, vice-président affaires publiques du Port, a rejeté « les extrapolations » et les « suppositions » du GIRAM. Selon le scénario du port, environ 85 % du transport se feraient par voie ferroviaire contre seulement 15 % par camion.
M. Sans Cartier n’a cependant pas été en mesure de donner le nombre de camions additionnels qui se trouveraient sur la route. Ce chiffre sera connu dans un mois lorsque le port répondra officiellement aux questions de L’ACEE. De façon plus générale, le vice-président s’est dit « étonné du ton du pamphlet » du GIRAM.