De la « maltraitance organisationnelle », dit la CSQ
Elle réclame une enquête de la protectrice du citoyen
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) estime que l’austérité du gouvernement Couillard a créé de « la maltraitance organisationnelle dans les établissements de santé du Québec » et réclame une enquête de la protectrice du citoyen.
« C’est un recours exceptionnel et, si on s’engage dans ce recours, c’est particulièrement en raison de la détérioration dans l’ensemble de nos établissements de santé et services sociaux », a commenté hier la présidente de la CSQ, Louise Chabot, au cours d’un point de presse commun avec la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) et l’association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ).
Pour ces trois groupes, l’austérité du gouvernement Couillard et la réforme Barrette du réseau de la santé sont responsables de cette détérioration qui mine particulièrement les services aux aînés. « On est convaincus que le problème est systémique », affirme Louise Chabot.
HAUSSE DES INCIDENTS
La maltraitance organisationnelle, « c’est lorsque les politiques ou les procédures d’un établissement créent des situations qui peuvent causer un tort ou une détresse aux bénéficiaires », souligne la présidente de la CSQ.
Louise Chabot affirme d’ailleurs que le nombre d’incidents et d’accidents a augmenté de 4,7 % depuis deux ans. « Ce sont des traitements qui ne sont pas donnés à l’heure, des erreurs de médicaments, énumère-t-elle. Ce n’est quand même pas rien. »
Tout comme la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, le syndicat voit d’un bon oeil la création de ratios professionnels/patients pour éviter des surcharges de travail. Ce calcul tient compte de l’ensemble de l’équipe soignante, soit les infirmières, infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires.
RHÉTORIQUE SYNDICALE
Interpellé à l’entrée du caucus libéral, le ministre de la Santé a rejeté l’argumentaire de la CSQ du revers de la main. « C’est une position syndicale classique, a commenté Gaétan Barrette. C’est une rhétorique sur laquelle je ne ferai pas de commentaires. »
En fin de journée, la protectrice du citoyen a également publié un communiqué pour réitérer que son organisme « est une institution indépendante et impartiale qui intervient à la suite de plaintes, de signalements ou de sa propre initiative ».