L’OR ET RIEN D’AUTRE
Mathieu Boulay L’équipe masculine de hockey amorce son tournoi demain contre la Suisse
GANGNEUNG | Il y a une vie après la LNH. C’est ce que les dirigeants de la Fédération internationale de hockey sur glace se sont possiblement dit dans les dernières semaines.
Le tournoi masculin des Jeux de Pyeongchang commence ce matin sans la présence des joueurs du circuit Bettman pour la première fois depuis les Jeux de Lillehammer en 1994. Lors de cette olympiade, le Canada avait remporté la médaille d’argent à la suite d’une défaite crève-coeur contre la Suède.
Les Sidney Crosby, John Tavares et Carey Price laisseront donc la place aux Derek Roy, Chris Kelly et Kevin Poulin. À première vue, ça peut paraître étrange et plusieurs diront que l’événement sera d’un ennui mortel sans laisser la chance aux hockeyeurs de démontrer leur savoir-faire.
« Ce n’est pas quelque chose à laquelle on s’attarde, a indiqué Poulin lors d’une entrevue téléphonique avant son départ pour la Corée du Sud. Notre objectif est d’embarquer sur la patinoire et de gagner la médaille d’or. »
« J’ai bon espoir que les gens se rangeront derrière nous lorsqu’on commencera à avoir du succès. »
Toutefois, la commande sera lourde pour son équipe. Le Canada, qui a remporté l’or à trois reprises lors des cinq derniers tournois olympiques, aura une formation beaucoup moins talentueuse que par les années passées.
UN PROCESSUS SÉRIEUX
Le directeur général d’équipe Canada Sean Burke et son adjoint Scott Salmond ont travaillé fort dans les derniers mois afin de bien évaluer tous les joueurs qui pourraient défendre les couleurs du pays.
« On n’a pas fait nos choix en fonction des vidéos qu’on voyait, a souligné Burke. On a vu plusieurs rencontres sur place et j’ai découvert des villes que je ne pensais pas qui existaient. »
« On voulait donner une chance équitable à tous les joueurs de se tailler un poste. »
L’évaluation s’est effectuée à travers cinq tournois auxquels le Canada a participé entre les mois d’août et de décembre. Coïncidence ou pas, les joueurs, qui ont pris part à plus d’un événement dans ce calendrier, avaient de meilleures chances de faire l’équipe. Ce fut notamment le cas du défenseur québécois Maxim Noreau.
LES RUSSES FAVORIS
Lorsqu’on scrute les formations aux Jeux de Pyeongchang, il est facile d’identifier la formation regroupant les joueurs russes comme étant la favorite pour gagner la médaille d’or.
Elle compte notamment dans ses rangs les anciens attaquants de la LNH Ilya Kovalchuk, Pavel Datsyuk, Mikhail Grigorenko et Vadim Shipachyov qui évoluent maintenant dans la KHL. D’ailleurs, tous les joueurs russes proviennent de ce circuit.
Pour ce qui est des autres formations, il est difficile d’avoir une idée juste de leur valeur, car plusieurs athlètes évoluent dans la ligue de leur pays loin des projecteurs. Il sera intéressant de surveiller le rendement de la formation de la Corée du Sud qui aura son baptême du feu aux Jeux olympiques.
Si elle parvient à remporter une victoire en phase préliminaire, elle pourra dire mission accomplie.