«UNE CONTREPERFORMANCE»

Alex Harvey termine 32e au sprint individuel

PYEONGCHANG | Alex Harvey doit commencer à se demander si les vents forts qui soufflent depuis son arrivée à Pyeongchang ne lui ramènent pas de Sotchi les mauvais esprits qui avaient ruiné ses Jeux, il y a quatre ans.

Le skieur québécois a choisi les Jeux olympiques pour livrer son pire résultat de la saison en terminant 32e de la qualification du sprint individuel en style classique, hier, au Centre de ski de fond Alpensia.

S’élançant avec le dossard no 15, son chrono de 3 min 17,95 s sur le parcours de 1,4 km l’a fait rater de 26 centièmes la coupe qui l’aurait autorisé à participer aux rondes éliminatoires réservées aux 30 premiers. Comme autre preuve qu’il ne s’agissait pas d’une journée normale, il a quitté le stade côté jardin sans faire la tournée habituelle des médias à laquelle s’est pourtant prêtée la majorité des autres skieurs éliminés. C’est l’entraîneur Louis Bouchard qui est venu parler en son nom.

« Comme tout athlète, il est déçu. Il était content il y a deux jours. Il réalisait seulement que cette journée-là, il y avait des athlètes plus forts que lui. Aujourd’hui, c’est une contre-performance comme ça arrive malheureusement parfois. »

« PAS SA JOURNÉE »

Abonné au top 10 depuis le début de la saison, l’athlète de Saint-ferréol avait connu sa pire journée le 2 décembre dernier à Lillehammer, justement lors d’un sprint individuel en style classique. Ce jour-là, crédité du 28e rang après avoir été éliminé dès la première ronde éliminatoire, il avait enregistré le 22e chrono à la qualification.

Dans l’une de ses journées les plus cruciales de l’hiver, il a démontré dès la première montée abrupte que quelque chose n’allait pas. Et ça n’avait rien à voir avec le vent froid qui a donné encore des conditions difficiles, comme lors du skiathlon de 30 km de dimanche dans lequel il avait fini huitième.

« Ce n’était pas sa journée. C’est une journée à oublier. Après un 30 km difficile, il avait bien parti les Jeux olympiques, mais deux jours après, dans une épreuve qui n’est pas naturelle pour lui, tu dois avoir tout en main pour rivaliser. L’équipement était là, mais on voyait qu’il manquait un peu d’énergie », a observé Bouchard.

RETROUVER SA BULLE

Ce résultat dans un rendez-vous si important rappelle cruellement qu’il avait remporté la médaille d’argent à ce même type d’épreuve, lors des championnats mondiaux de 2015 à Falun, en Suède. Une relève émergente et une clientèle de plus en plus spécialisée dans cette discipline ont depuis changé la donne.

Son entraîneur a insisté pour que son protégé retrouve sa « bulle » dans les prochains jours en prévision de la prochaine épreuve prévue vendredi (1 hàl’ heure du Québec) avec le départ individuel de 15 km en style libre.

« Il en a déjà eu des contre-performances. Oui, c’est dans un plus gros championnat, c’est pendant une grosse épreuve, mais on en a affronté des moments où Alex n’allait pas très bien ou à 100 % », a-t-il rappelé.

« L’une des stratégies importantes après une épreuve comme ça, c’est d’essayer d’avoir un focus plus fermé. C’est bien qu’il se retrouve et qu’il se prépare pour la prochaine épreuve et qu’il se concentre un peu plus. Il faut que tu te retrouves le plus tôt possible dans ta bulle. »

KLAEBO, QUI D’AUTRE

Sans surprise, le norvégienj oh ann es Hoesflot Klaebo a dynamité la concurrence en remportant la médaille d’or. Le prodige de 21 ans, invaincu en trois exercices en style classique cette saison en Coupe du monde, a devancé en finale l’italien Federico Pellegrino, suivi du Russe Alexander Bolshunov.

Avec quatre médailles sur six jusqu’à maintenant dans les épreuves individuelles masculines, les Norvégiens commencent à faire des envieux. c alain. bergeron@quebecormedia.com