L’avion-hôpital pourra accueillir les parents
Le gouvernement du Québec fait volte-face
Le gouvernement du Québec change son fusil d’épaule. Après avoir affirmé que c’était impossible, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a annoncé hier qu’un parent pourra bientôt accompagner son enfant à bord de l’avion-hôpital du gouvernement.
Des leaders autochtones, des parents et des médecins avaient récemment interpellé le ministre Gaétan Barrette. Ils dénonçaient notamment qu’un jeune Inuit ne parlant ni français ni anglais se voyait évacuer sans la possibilité d’être accompagné d’un parent.
« Nous avons été très touchés par les histoires des parents qui se sont vus refuser l’accès à l’avion. Je me souviens d’avoir répondu que c’était la réglementation. Or, j’ai peut-être mal compris, ou peut-être que l’information était imprécise, mais il n’y a pas de réglementation formelle de Transports Canada à ce sujet », a reconnu Gaétan Barrette.
L’ÉQUIPEMENT
Le ministre a indiqué que c’était une question de semaines avant que la réglementation québécoise ne soit amendée. Le pilote et l’équipe médicale auront toutefois un droit de refus pour empêcher, par exemple, que la sécurité soit mise en péril par une personne agitée.
Le Service aérien gouvernemental (SAG) compte quatre appareils destinés aux évacuations médicales. Son fer-de-lance est un Bombardier Challenger 601-3R 1994 converti au coût de 13 M$ en avion-hôpital en 2014. L’appareil avait coûté 6,4 M$.
« Il peut atterrir sur toutes les pistes du Nunavik, mais pas aux Îles-de-la-madeleine parce que la piste est trop courte », a lancé M. Barrette.
L’avion comprend trois civières et un incubateur pour les poupons. Il bénéficie aussi d’un siège supplémentaire, même lorsque tout le personnel médical est en place, permettant la présence d’un accompagnateur.
L’avion de relève, un Challenger 601-3A de 1989, compte une civière de moins et n’a pas ce siège supplémentaire. Québec analysera bientôt la faisabilité de le modifier pour ajouter une place. Si cette avenue est choisie, l’appareil pourrait cependant rester cloué au sol durant 12 mois, le temps d’obtenir les certifications nécessaires de la part de Transports Canada.
Le gouvernement pourrait aussi choisir de vivre avec l’impossibilité d’avoir un parent accompagnateur dans cet appareil, ou encore d’en acheter un plus adapté. Cet exemplaire totalise 16 000 heures de vol sur une espérance de 30 000.
AUTRES AVIONS
Le SAG comprend aussi un Dash 8-200 et un Dash 8-300. Ils comptent trois civières et 14 sièges, mais ne peuvent offrir de soins intensifs comme les Challenger. De plus, l’autonomie de ces avions à hélices ne leur donne pas accès au Nunavik. Par contre, selon Gaétan Barrette, ils sont utilisés dans 75 % des interventions des appareils médicaux du SAG.