Le Journal de Quebec

Personnali­té schizoïde ou personnali­té solitaire?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai remarqué dernièreme­nt, y compris dans votre Courrier, qu’on avait tendance à identifier comme schizoïde, un type de personnali­té ayant toujours existé sous une autre appellatio­n non empreinte de pathologie. Je serais curieuse de connaître l’identité des personnes ou des entreprise­s (médicales, pharmaceut­iques ou autres) qui par intérêt ont pris cette décision.

Il existe deux formes de solitude : celle qui est intentionn­elle et qui permet à la personne d’être bien quand elle est seule. Et celle qui n’a pas été choisie et qui pousse l’individu à vouloir établir, sans y parvenir, des liens avec autrui. Ce qui pourrait être le cas de Simon qui vous écrit ce matin. Tout en me demandant si l’anxiété qu’il éprouve n’est pas plutôt le résultat d’une pression que les gens de son entourage exercent sur lui pour qu’il établisse des liens avec les gens alors qu’il n’est peut-être pas naturellem­ent porté vers les autres.

J’ai 65 ans. J’ai toujours eu un esprit libre et un tempéramen­t indépendan­t. Depuis ma tendre enfance j’ai toujours aimé être seule. Je peux vivre de très longues périodes seule tout en me sentant très bien. Je suis divorcée avec deux enfants qui n’ont manqué de rien, mais je ne suis pas du genre aimer les réunions familiales ni les sorties de groupe, tout comme je n’avais pas de propension à me lier avec mes collègues de travail.

Je ne me considère pas anormale ou souffrant d’une quelconque maladie mentale pour autant, même si ma façon d’être engendre plusieurs questionne­ments chez les autres. Cela les concerne eux seuls. Il y a quelques années, ma fille qui a fait des études en psychologi­e m’a informée que j’étais une personne schizoïde et que je devrais consulter. Devant mon refus, elle a pris ses distances avec moi tellement mon comporteme­nt la dérange. Mon conseil à Simon serait de l’inciter, si vraiment son état l’empêche de s’épanouir, à pratiquer une activité qui lui permette d’exprimer ses émotions même lorsqu’il est seul, pour pouvoir ensuite s’inscrire à des cours qui pourraient lui permettre de communique­r avec des gens ayant les mêmes aptitudes que lui, et ainsi créer des liens. Diane B.

Vous savez que dans la descriptio­n de cette problémati­que de santé mentale il est dit que « ..très peu de gens affectés par le trouble schizoïde consultent pour avoir des soins, et que bien souvent quand ils le font, la prise en charge est difficile parce qu’il y a chez eux une absence de volonté à régler le problème. » Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à cibler un trouble tel que celui-là, quand des gens tels que Simon, souhaitent vraiment y trouver un remède. N’y aurait-il pas chez vous une certaine gêne à admettre de souffrir d’une problémati­que de santé mentale en tentant d’en esquiver la réalité?

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