Le sort du psychiatre Gaudreau entre les mains du Collège des médecins
Le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ) devra trancher d’ici 90 jours sur la période de radiation du Dr Jean-david Gaudreau, accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec une de ses patientes.
Après avoir entendu les plaidoiries des deux parties, qui se sont déroulées toute la journée hier, le Conseil a pris la cause en délibéré. Les avocats du syndic du Collège des médecins et du Dr Gaudreau ne s’entendent pas sur la durée de radiation à imposer au psychiatre de 40 ans, étant donné la « relation » qu’aurait entretenue ce dernier avec sa patiente.
Le syndic réclame une radiation de cinq ans, assortie d’une amende de 5000 $. De son côté, l’avocate du psychiatre estime qu’une radiation de 12 à 14 mois et une amende de 2000 $ seraient « raisonnables et appropriées dans les circonstances ».
FRÉQUENTATION
Les faits reprochés au Dr Gaudreau remontent à 2014, alors qu’il a commencé à traiter la plaignante à la clinique de l’université Laval, pour un renouvellement de sa médication.
Ils se sont alors rencontrés à son cabinet à neuf reprises, entre juin et novembre 2014. À la suite de leurs échanges qui, selon la preuve, ont rapidement dérogé du contexte professionnel, ils se sont « fréquentés » de façon sporadique à l’extérieur du contexte médical entre novembre 2014 et août 2016.
TOMBÉ « NAÏVEMENT » AMOUREUX
Selon Me Isabelle Racine, représentant le psychiatre, celui-ci est « naïvement » tombé amoureux de sa patiente, a-t-elle indiqué, admettant que son client était à l’époque « méconnaissant de ses obligations déontologiques » dans cette affaire. L’avocate a tenu à préciser que le Dr Gaudreau est en arrêt de maladie depuis le mois de mars 2017, vivant un « choc post-traumatique depuis le dépôt de la plainte ».
Le syndic estime quant à lui que le psychiatre a abusé de sa relation professionnelle pour entretenir une relation « intime et sexuelle » avec sa patiente, qui était à l’époque étudiante. Dans son plaidoyer, Me Anthony Battah a notamment souligné le fait que les rencontres entre le Dr Gaudreau et la patiente étaient « très longues », de durées variant entre 1 h 15 et 2 h 15, et prévues souvent en fin de journée, soit à la fermeture de la clinique. Me Battah a également fait ressortir la position de vulnérabilité dans laquelle se trouvait la patiente, qui le consultait au départ pour un suivi de sa médication.
Depuis le mois de juin, le Code des professions impose une peine minimale de radiation de cinq ans pour une infraction d’inconduite sexuelle. Toutefois, la peine demeure à déterminer, puisque les événements se sont produits avant cette législation.